Avec 4 900 filiales d’entreprises françaises implantées sur place (hors services non marchands et filiales bancaires), les États-Unis concentrent plus de 10 % des succursales de sociétés françaises et 18,4 % le leur chiffre d’affaire consolidé global , selon une récente étude de l’Insee (Institut national des statistiques) portant sur des données de l’année 2020.
L’attractivité des États-Unis ne se dément pas. Avec l’Allemagne (4 000 filiales) et le Royaume-Uni (3 600), le pays de l’Oncle Sam représente un quart du nombre total de filiales, selon les données 2020 compilées par l’Insee.
Le chiffre d’affaires réalisé par ces filiales y est largement plus important que dans les autres terres d’élection des multinationales tricolores : 235 milliards d’euros (Md EUR), contre 114 Md EUR en Allemagne et 99 Md EUR au Royaume-Uni. Avec la Chine (75 Md EUR), l’Espagne (69 Md EUR) et l’Italie (66 Md EUR), ces pays totalisent la moitié du chiffre d’affaires consolidé total de ces entreprises (53 %).
L’Union européenne (UE), qui, en 2020, n’incluait plus le Royaume-Uni, représente 41 % des filiales de multinationales françaises (soit 19 800 filiales) et 37 % du chiffre d’affaires consolidé total (soit 460 Md EUR).
L’UE concentre 33 % des effectifs
En matière d’effectifs salariés, le trio de tête est composé des États-Unis (682 000 salariés), du Brésil (474 000) et de l’Inde (442 000). Ensemble, ces pays concentrent 24 % du total des emplois à l’étranger des multinationales françaises et 36 % des emplois hors UE.
Dans l’UE, l’Allemagne (438 000 salariés), l’Espagne (389 000) et la Pologne (262 000) représentent 17 % du total des emplois à l’étranger des multinationales françaises et 50 % des emplois localisés dans l’Union européenne.
Les filiales belges et suisses se distinguent par des chiffres d’affaires relativement élevés au regard de leurs effectifs. Elles se classent respectivement en 7ᵉ et 8ᵉ positions pour le chiffre d’affaires consolidé, mais plus loin pour les effectifs salariés ( 11ᵉ et 22ᵉ positions).
L’UE (hors France) reste la première zone d’implantation des firmes multinationales françaises, avec 33 % des effectifs à l’étranger, soit 2,2 millions de salariés. Le coût salarial par tête y est significativement plus élevé que dans le reste du monde : 45 000 euros par an en moyenne, contre 33 900 euros. Ainsi, l’UE représente 40 % des frais de personnel à l’étranger des multinationales françaises.
Les ETI détiennent 21 % des filiales
Sans surprise, les grandes entreprises (plus de 5000 employés et de 1,5 Md EUR de chiffre d’affaires) sont surreprésentées. Elles représentent 44 % des filiales à l’étranger, pour moitié implantées dans au moins 13 pays. Elles réalisent 82 % du chiffre d’affaires consolidé total et emploient 76 % des effectifs des filiales à l’étranger. Elles concentrent également 74 % des investissements réalisés par les firmes multinationales françaises dans leurs filiales.
Les ETI (entreprises de taille intermédiaire) réalisent quant à elles 17 % du chiffre d’affaires et emploient 21 % des salariés à l’étranger. Les ETI et PME multinationales réalisent respectivement 58 % et 64 % de leur chiffre d’affaires en France, contre 48 % pour les grandes firmes multinationales.
Au total, en 2020, les firmes multinationales françaises contrôlaient 48 600 filiales à l’étranger dans plus de 190 pays.
La moitié de ces firmes sont implantées dans au moins deux pays étrangers. Elles emploient 6,6 millions de salariés, ce qui représente 55 % des effectifs des firmes dont elles font partie. Le coût salarial par tête dans ces filiales est en moyenne de 37 600 EUR par an, contre 62 800 EUR pour les filiales implantées en France. Par ailleurs, elles réalisent 1 257 Md EUR de chiffre d’affaires annuel consolidé, soit la moitié du chiffre d’affaires consolidé total des multinationales françaises.
S.C.