Le Canada souffre de la baisse de ses livraisons aux Etats-Unis. Ce grand voisin est de loin son premier marché extérieur : il absorbe environ les trois quarts de ses exportations, d´après la base de données Global Trade Atlas (GTA) de la société GTIS*. Or, en juillet dernier, les ventes du Canada y reculaient de 500 millions de dollars. Parallèlement, ses achats en provenance des Etats-Unis augmentaient de 600 millions. Toutes destinations confondues, les exportations du Canada ont chuté de 0,7 % à 32,8 milliards de dollars, tandis que ses importations ont bondi de 2 % à 35,5 milliards, a annoncé Statistique Canada
Entre janvier et juillet 2010, les expéditions aux Etats-Unis se sont élevées à 127 milliards d´euros entre janvier et juillet 2010. C´est mieux que les 97 milliards enregistrés un an auparavant, mais c´est moins que les 142 milliards réalisés pendant les sept premiers mois de 2008, rapporte GTIS. En revanche, les importations entre janvier et juillet 2008 et la période correspondante de 2010 ont grimpé de 160,5 milliards à 167,8 milliards d´euros.
La décision récente de la Banque du Canada de relever son taux directeur va certainement nuire aux exportations, tout en favorisant les approvisionnements à l´étranger. Le Canada a bien résisté jusqu´à présent à la crise. « La consommation privée a fait preuve d´une résilience remarquable, en partie grâce à un secteur bancaire plus sain qui a continué de fournir d´amples crédits aux ménages », constate ainsi l´OCDE dans ses dernières Etudes économiques sur le Canada.
L´organisation internationale prévoit une croissance économique de 3,5 % cette année et « d´un peu plus de 3 % en 2011 ». Au-delà, la hausse du PIB risque de ralentir, avec un taux moyen annuel de 1,6 % entre 2010 et 2017. Jusqu´à présent, le Canada a vécu avec de plus fortes barrières que ses principaux concurrents dans des industries de services clés, note le Vale Columbia Center, spécialisé dans les investissements internationaux.
D´après ce centre de recherche de l´université de Columbia à New York, le gouvernement canadien serait prêt, entre autres, « à lever ses restrictions dans des secteurs protégés et à remonter les seuils financiers pour l´examen des investissements étrangers ». Il y a urgence : l´an dernier, les flux entrants d´investissements directs étrangers (IDE) ont atteint 19,3 milliards de dollars, soit moins qu’en 2008.
François Pargny
* La société GTIS, compile dans son Global Trade Atlas (GTA), les statistiques douanières de 80 pays.