Que retenir du discours sur l’état de l’Union prononcé par Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, le 14 septembre à Strasbourg, devant les eurodéputés ? Pour les Etats membres, elle a appelé à un assouplissement des règles budgétaires, et pour les entreprises, à la création d’un environnement plus favorable aux investissements et aux PME, et à une relance des accords commerciaux, notamment dans le cadre de la sécurisation des approvisionnements.
Dans un discours long de près d’une heure, la présidente allemande de la Commission européenne Ursula von der Leyen a prononcé le 14 septembre un discours militant sur l’état de l’Union. Elle souhaite que les états membres redécouvrent « l’esprit de Maastricht -la stabilité et la croissance » allant de pair, dont l’objectif est « d’ouvrir l’espace aux investissements stratégiques » et donner confiance aux marchés financiers.
La présidente de la Commission en a appelé à « davantage de liberté d’investir ». Comment ? Elle a invoqué les « valeurs immuables de notre économie sociale de marché ». Elle a souligné l’importance de donner « un environnement propice aux entreprises, une main d’œuvre ayant les compétences recherchées et un accès aux matières premières dont notre industrie a besoin ».
Pour cela, l’ancienne ministre allemande a expliqué qu’il sera « nécessaire d’éliminer les obstacles » au développement des petites entreprises. Ces dernières seront alors « au centre de cette transformation », véritable point de départ de la « prouesse industrielle » de l’Europe.
S’appuyer sur les petites entreprises
Mais avec le contexte actuel d’inflation et d’incertitudes, ces PME sont particulièrement touchées. Ursula von der Leyen a promis de « présenter un train de mesures pour soutenir les PME », sans toutefois préciser ni la date ni le contenu précis de ces mesures. Elle a cependant évoqué un « corpus unique de règles fiscales pour les entreprises en Europe », baptisé « Befit », qui facilitera les affaires en Europe avec moins de formalités administratives.
Autre mesure : « réviser la directive sur les retards de paiement ». Il est, selon elle, « tout simplement injuste qu’une faillite sur quatre soit due à des factures non payées à temps ». Elle a poursuivi sur le manque de main-d’œuvre tout en rappelant que c’était « une bonne chose » que le nombre de chômeurs n’ait jamais été aussi bas en Europe.
« L’Europe manque de chauffeurs routiers, de serveurs dans ses restaurants ou de personnel dans ses aéroports. Ou encore d’infirmiers, d’ingénieurs ou d’informaticiens », a-t-elle précisé. Il est donc nécessaire « d’investir beaucoup plus massivement dans la formation initiale et la formation continue », en collaborant étroitement avec les entreprises. Elle a conclu ce chapitre en précisant qu’il faudra « recruter à l’étranger certains talents particuliers, qui renforceront nos entreprises et la croissance de l’Europe ». Pour cela, des reconnaissances de diplômes et de qualifications seront mises en place rapidement.
Sécuriser des approvisionnements
Sur la question de l’indépendance économique, la présidente de la Commission européenne a rappelé les dépendances de l’Europe sur de nombreuses matières premières, notamment le lithium et les terres rares, qui seront bientôt plus importants encore que le pétrole et le gaz.
Sans le nommer elle a précisé qu’« un seul pays contrôle la quasi-totalité du marché ». Et souhaite que « de nouveaux partenariats viennent renforcer notre économie ». Elle va ainsi proposer de ratifier des accords commerciaux avec le Chili, le Mexique et la Nouvelle-Zélande, notamment. Tout en relançant également les négociations de libre-échange avec des partenaires importants, comme l’Australie et l’Inde.
C.P.