La Commission européenne a annoncé le 5 septembre un accord avec la Corée du Sud permettant de lever certaines restrictions sanitaires à l’importation pesant sur le porc et la volaille européens, ouvrant la voie à une relance des exportations.
Concrètement, le ministère sud-coréen de l’Agriculture, de l’alimentation et des affaires rurales (MAFRA) a décidé de lever une barrière commerciale existant de longue date sur la viande de porc et les produits à base de volaille en provenance de l’Union européenne (UE) pour des raisons sanitaires. Cette décision a été prise après des années de négociation, les autorités de Séoul ayant finalement reconnu l’efficacité et le caractère protecteur, sur le plan sanitaire, des mesures strictes de régionalisation prises par l’UE pour lutter contre les foyers de peste porcine africaine et de grippe aviaire hautement pathogène.
Jusqu’à présent, Séoul imposait une interdiction totale des importations de viande de porc ou de volaille en provenance des États membres de l’UE touchés par la peste porcine africaine ou la grippe aviaire hautement pathogène dès qu’un foyer de contamination y était signalé. Les autorités coréennes refusaient de prendre en considération le système stricte de « régionalisation » par lequel les foyers sont contenus dans les zones touchées pour éviter la propagation à d’autres régions d’un même pays. Cela s’est par exemple traduit ces derniers mois par une élimination massive des élevages de canards dans le Sud-Ouest de la France au moindre cas de grippe aviaire.
1 milliards d’euros d’échanges supplémentaires
« Avec la reconnaissance des mesures de régionalisation de l’UE, qui se reflètent désormais dans les exigences sanitaires révisées à l’importation de la République de Corée, celle-ci autorise désormais la poursuite des exportations à partir de zones des États membres de l’UE qui sont indemnes de ces maladies au lieu d’imposer une interdiction à l’échelle nationale lorsque des foyers de ces maladies animales surviennent » précise la Commission. « Avec cette décision, la République de Corée aligne davantage ses conditions d’importation sur les engagements qu’elle a pris dans le cadre de l’OMC et de l’accord de libre-échange UE-République de Corée » indique-t-elle encore.
D’après la Commission, cette décision pourrait débloquer plus d’un milliard d’euros d’échanges commerciaux au cours des prochaines années entre l’UE et la Corée du sud. Concernant les produits à base de volaille, la réouverture bénéficie en effet à 11 pays de l’UE désormais autorisés à exporter vers la Corée : Allemagne, Pologne, Hongrie, Belgique, France, Finlande, Espagne, Pays-Bas, Suède, Danemark et Lituanie. Concernant la viande de porc, à ces 11 pays s’ajoutent la Slovaquie, l’Autriche, l’Irlande et le Portugal, soit 14 bénéficiaires au total.
Selon les statistiques fournis par la Commission, les échanges bilatéraux dans le domaine des produits alimentaires sont en hausse depuis l’entrée en vigueur de l’accord de libre-échange, pesant 7,6 % du total des échanges en 2021 (107 milliards d’euros dans les deux sens en 2021, en hausse de plus de 70 % par rapport à 2011).