Un grand acteur européen du monde maritime et de culture plutôt anglo-saxonne a réagi vivement, et sous le couvert de l´anonymat, auprès de notre lettre hebdomadaire Moci news, parue hier (MOCI news N° 169, 30 septembre 2010) sur le différent opposant les armateurs français à la FNTR (Fédération nationale du transport routier) lors du lancement de la première autoroute de la mer. Selon lui, « pour convaincre la plupart des transporteurs routiers français de prendre les autoroutes de la mer, il faudrait offrir un avantage compétitif très fort et immédiat. Ce n´est pas possible. Les transporteurs routiers français et leurs homologues d´Europe du Sud sont souvent de très petites entreprises, qui vivent dans un horizon d´extrême réactivité. On voit beaucoup de camions britanniques, néerlandais, belges ou espagnols sur les routes d´Europe, beaucoup moins les Français. L´incapacité de ces derniers à opérer à l´échelle du continent européen manifeste, nous semble-t-il, leur plus faible compétitivité. Le blocage est aussi psychologique et culturel. Les routiers français ont parfois du mal à laisser leur matériel (tracteur et remorques) entre les mains des capitaines de navires. Pourtant le transport maritime peut être plus rapide, plus fiable, tout en privilégiant une vitesse relativement lente. Nous ne souhaitons plus voir les navires naviguer à 23 nœud, mais plutôt à 15, autant pour des raisons de coût de carburant que de pollution. Je crois davantage à une logistique fiable, dont le délai sera parfaitement tenu, qu´à une dictature de la vitesse, qui est une aberration économique. »