La guerre en Ukraine et les conséquences de la pandémie de Covid-19 ont eu raison de la prévision de croissance mondiale de l’OCDE. Alors que cette dernière tablait sur une hausse de 4,5 % en décembre dernier pour l’année 2022, elle ne devrait finalement être que de 3 %. L’inflation devrait atteindre 9 % dans les pays membres.
Particulièrement exposées aux effets de la guerre en Ukraine en raison de ses importations d’énergie et de l’afflux des réfugiés, les économies européennes sont sans surprise les plus concernées par cette révision à la baisse des perspectives de croissance.
La croissance devrait être nettement plus faible que prévu dans la plupart des économies. Nombre de pays parmi les plus durement touchés se situent en Europe, qui est très fortement exposée à la guerre en raison de ses importations d’énergie et de l’afflux de réfugiés.
Estimée à 3 % en décembre, la croissance du PIB de la Finlande devrait ainsi plafonner à 1 % cette année. Idem pour l’Estonie (4,5 % vs 1,3 %), la Lituanie (3,75 % vs 1,8 %), la République tchèque (3 % vs 1,8 %), l’Allemagne (4 % vs 1,9 %), la République slovaque (5 % vs 2,3 %), la France (4,2 % vs 2,4 %), l’Italie (4,6 % vs 2,5 %), la Grèce (4,8 % vs 2,7 %), les Pays Bas (3,2 % vs 2,9 %), le Royaume-Uni (4,75 % vs 3,6 %), la Hongrie (5% vs 3,9 %), l’Espagne (5,5 % vs 4 %), la Pologne (5,25 % vs 4,4 %) et le Portugal (5,8 % vs 5,4 %).
Mais ce ralentissement n’épargne aucun grand pays, comme en témoigne le tableau ci-après.
L’inflation s’envole à nouveau
« Partout dans le monde, les pays pâtissent du renchérissement des matières premières, qui ne fait qu’ajouter aux tensions inflationnistes et pèse sur les revenus réels et les dépenses, freinant un peu plus la reprise », prévient l’OCDE.
Impulsée par les difficultés d’approvisionnement, liées au Covid-19, observées dans l’économie mondiale en 2021 et au début de 2022, l’inflation devrait bondir à 9 % sur l’ensemble de l’année 2022. Elle devrait atteindre des niveaux inédits depuis 40 ans en Allemagne (7,2 %), au Royaume-Uni (8,8 %) et aux États-Unis (5,9 %)
L’allègement progressif des tensions sur les chaînes d’approvisionnement et les prix des matières premières ainsi que la hausse des taux d’intérêt devraient commencer à faire sentir leurs effets courant 2023, mais l’inflation sous-jacente devrait néanmoins rester supérieure ou égale aux objectifs des banques centrales dans nombre de grandes économies avancées à la fin de l’année.
Ces prévisions restent bien évidemment suspendues à l’évolution du conflit en Ukraine ainsi qu’aux politiques monétaires et budgétaires que les gouvernements mettront en place.
S.C.
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