En matière de commerce extérieur, les régions françaises affichent des performances disparates sans qu´il soit possible de déterminer clairement des facteurs les favorisant à l´international ou, au contraire leur en freinant l´accès. Telle est la conclusion d´une récente note des Douanes, qui dessine cependant quelques lignes de force dans la présence à l´international des régions.
Si le degré de spécialisation d´une région n´a que peu d´influence sur son ouverture à l´international, la nature de cette spécialisation est un facteur important, soulignent les Douanes. En effet, si certaines régions ultra spécialisées sont très présentes à l´étranger, comme Midi-Pyrénées qui assure 70 % des ventes aéronautiques françaises, les contre-exemples abondent. La Bretagne est ainsi spécialisée dans les secteurs agricoles et agroalimentaires, mais son taux d´ouverture à l´international reste faible.
En outre des régions très diversifiées connaissent de vrais succès à l´international, comme la Haute-Normandie. « Il est difficile de dégager une tendance claire en matière d´évolution de la spécialisation, soulignent les Douanes. Depuis 2000, certaines régions ont accru leur spécialisation, comme les régions Centre (cosmétiques, pharmacie) et Bretagne (véhicules), sans pour autant enregistrer une progression de leurs exportations. »
En revanche, au sein de ces territoires, les entreprises membres des pôles de compétitivité affichent de meilleures performances à l´international. En 2008, les pôles abrités par les régions Midi-Pyrénées et Aquitaine, comme Aerospace Valley par exemple, ont réalisé respectivement 40 % et 35 % des exportations régionales. En revanche, les pôles pèsent moins de 10 % dans les exportations de la Corse, de la Picardie ou de l´Alsace.
Cependant, l´effet levier des pôles est à nuancer : « Ces bonnes performances tiennent sans doute à la fois à la dynamique des pôles et à l´effet de sélection initiale, lié au fait que les entreprises des pôles étaient déjà, à la base, plus performantes », nuancent les analystes des Douanes.
Sophie Creusillet