La guerre en Ukraine et la flambée des prix des matières premières plombe le moral des Français, dont la perception de la mondialisation devient très majoritairement négative, selon les résultats de la 7ème enquête d’opinion* exclusive de Kantar, sur le thème de la mondialisation, réalisée pour L’Hémicycle et l’agence Epoka dans le cadre de la campagne présidentielle 2022. De quoi inquiéter ceux qui travaillent au développement international des entreprises, notamment des PME…
Ainsi, 60 % des Français portent un regard « très pessimiste » sur la situation économique actuelle, qu’elle soit française, européenne ou mondiale, et ils sont 63 % à considérer qu’elle va se détériorer dans les années à venir, notamment en raison de la guerre en Ukraine.
Dans ce contexte sombre, la perception de la mondialisation, déjà assez mauvaise dans l’opinion publique française, est loin de s’améliorer, bien au contraire : ils sont 43 % à se considérer comme « perdants » de la mondialisation, contre 14 % à s’estimer « gagnants ».
Surtout, pour plus des trois quarts des Français, la mondialisation est à la fois responsable des délocalisations (79 %) et de la désindustrialisation de la France (76 %). Elle profite en priorité aux personnes aisées (75 %) et aux grandes entreprises (75 %). Le phénomène ne réduit pas les inégalités sociales (67 %) et ne garantit pas la paix (65 %).
Majoritairement favorables à la réindustrialisation
Paradoxalement, les Français ne sont pas non plus des chantres du protectionnisme selon ce sondage : ils ont ainsi très majoritairement une vision positive du progrès technique (85 %) et de la croissance (79 %). Ils sont toutefois un peu moins à avoir une perception positive du libre-échange (58 %) et de la concurrence (55%). Leur bête noire est surtout l’inflation (81 %).
Pour une majorité de Français, la solution pour l’économie française se trouve dans la relance de l’industrie, avec une impulsion de l’État : à 89 % ils souhaitent ainsi que l’État amorce la réindustrialisation du territoire et sont 65 % à penser qu’il en a les moyens. Le « Made in France », dans ce contexte, a un peu plus le vent en poupe : ils sont 53 % à se dire prêt à le favoriser quitte à payer plus cher.
Enfin, concernant les candidats à la présidentielle, selon les résultats de l’enquête Kantar, Emmanuel Macron, suscite le plus de confiance sur ce sujet (51 %) suivi, au coude à coude, par la candidate du Rassemblement national Marine Le Pen (27 %) et de celle des Républicains Valérie Pécresse (26 %).
Reste que pour l’heure, et après la phase plutôt négative de la crise santitaire mondiale liée à la Covid-19, les partisans d’une accélération de l’internationalisation des PME et ETI françaises ont d’ores et déjà du pain sur la planche pour rétablir une perception plus positive des marchés internationaux.
C.G
*Enquête auprès d’un échantillon de 1000 personnes de plus de 18 ans interrogées en ligne entre le 9 et le 16 mars 2022.
Pour télécharger le rapport complet de Kantar pour Epoka et L’Hémicycle, cliquez ci-après