Comparés à la Russie, les échanges commerciaux de l’Ukraine avec l’Union européenne, et notamment la France, présentent des enjeux moins importants, quoique non négligeables pour certaines filières agroindustrielles (blé, huiles végétales, équipements agricoles, etc.). Mais ils étaient florissants avant l’invasion par la Russie.
Pesant à peine 1 % de ses importations et 1,2 % de ses exportations, l’Ukraine, dont l’économie est de taille modeste et en phase de transition, est un partenaire commercial moins important pour l’Union européenne (UE) que la Russie. Mais les échanges étaient en croissance constante ces dernières années.
Selon les statistiques d’Eurostat, le commerce bilatéral dans les deux sens a atteint 39,656 milliards d’euros (Md EUR) en 2020, soit 9 % de plus qu’en 2016, malgré l’impact négatif de la crise sanitaire et des tensions avec la Rusie à l’est du pays. Il était excédentaire de + 6,6 Md EUR pour l’UE.
Les importations de l’UE, qui ont progressé de près de 46 % depuis 2010, ont atteint 16,5 Md EUR en 2020. A 36,5 %, elles sont composées de produits agricoles (céréales…) mais les produits industriels représentent 63,4 % des achats européens (20 % de produits agricoles transformés comme les huiles, 17 % produits métallurgiques, 13,3 % de produits miniers).
Les exportations de l’UE, qui ont progressé de 36,6 % depuis 2010 pour leur part, ont atteint 23,1 Md EUR. Elles sont massivement composées de produits manufacturés et biens d’équipements (machines, matériels de transport, produits chimiques).
Des échanges franco-ukrainiens en croissance
Quid de la France ?
Les échanges franco-ukrainiens ont dépassé les 2 Md EUR en 2021 (2,081 M EUR), dont 1,2 Md EUR d’exportations françaises et 881 M EUR d’importations en provenance d’Ukraine, selon les statistiques douanières françaises.
La dynamique était plutôt positive avant l’invasion russe : entre 2017 et 2020, les exportations françaises ont bondi de +41,5 %. Les exportations françaises, diversifiées, sont largement dominées par les produits manufacturés : produits chimiques (20,9 %), pharmacie (7,8 %), cosmétiques (7,1 %), machines agricoles (5,9 %), automobile (5,7 %). Produits de l’agriculture et de l’élevage représentent 8,2 %.
Les achats français à l’Ukraine ont pour leur part une forte dominante agroindustrielle (26,6 % d’huiles végétales et animales, 20,2 % de produits agricoles et de l’élevage), même si l’on voit apparaître des nouveautés telles que des produits d’habillement (Décathlon y a implanté une production d’articles de ski).
La relation bilatérale était au beau fixe avant la guerre : en mais 2021, lors d’une visite officielle de Bruno Le Maire, le ministre français de l’Economie et des finances, des accords de financements à hauteur de 1,3 Md EUR avaient été signés pour la construction ou la rénovation d’infrastructures (notre photo).
Parmi eux, un contrat de 130 locomotives électriques pour Alstom, un autre pour des camions de pompiers, et deux autres pour la rénovation de réseaux d’adduction d’eau à Kiev et à Pospana (est du pays).
C.G