Le e-commerce international (transfrontalier, ou crossborder) se développe en Europe et le marché français est l’un des plus dynamiques actuellement, selon le dernier baromètre de Seven Senders*, plateforme de livraison de colis internationaux basé à Berlin. Le Luxembourg est toutefois en tête.
Pour ce baromètre couvrant 13 pays * et publié le 26 janvier, trois indicateurs ont été étudiés: le nombre de e-consommateurs qui achètent à l’étranger, le degré de numérisation et la qualité des infrastructures logistiques d’expédition internationale. La meilleure note correspond à un optimum entre des e-consommateurs dynamiques, un degré de numérisation du pays élevé et une très bonne infrastructure d’expédition.
En tête du classement, le Luxembourg, dont 87,1 % des e-consommateurs (86% de la population !) achètent régulièrement en ligne à l’étranger pour un chiffre d’affaires de plus d’un Md EUR (2020). Chaque habitant – ils sont environ 600 000- y reçoit et envoie environ 17 colis par an et 40 points de réception et de collecte de colis sont disponibles pour 100 000 habitants !
En queue de classement, l’Italie (12ème) et le Portugal (13ème), dont les e-consommateurs sont plutôt réticents à acheter à l’étranger (0% au Portugal, 32,4 % en Italie) mais qui pâtissent en outre d’infrastructures d’expédition relativement peu performantes.
Un Français sur deux commande à l’étranger
La France n’est pas mal placée. Elle se situe au 4ème rang, derrière l’Allemagne (2ème) et l’Autriche (3ème), et devant les Pays-Bas. La Belgique est 6ème, l’Irlande 7ème, le Danemark 8ème, la Suède 9ème, la Finlande 10ème et l’Espagne 11ème.
Alors que 78% des Français achètent régulièrement en ligne, près d’un sur deux (47 %) commande à l’étranger. Le e-commerce international (depuis la France) a ainsi généré 19,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires sur la période observée (2020), soit environ un cinquième du chiffre d’affaires total du e-commerce français, précise Seven Senders.
Seuls les consommateurs allemands font mieux avec 26,5 milliards d’euros d’achats en ligne à l’étranger sur la même période.
La principale faiblesse de l’Hexagone réside, selon l’étude, dans le retard de ses infrastructures de livraison : les données de l’Union Postale Universelle utilisées par le baromètre indiquent ainsi que si la France dispose d’une infrastructure d’expédition très performante, elle manque de points de réception et de retrait des colis, en comparaison avec d’autres pays de l’UE : 22 pour 100 000 habitants, contre 96 pour l’Autriche.
« L’e-commerce international a connu une forte augmentation ces derniers mois, en raison notamment de la crise du coronavirus. Cependant, certains pays d’Europe offrent de meilleures conditions pour le e-commerce transfrontalier que d’autres », conclut Thomas Hagemann, cofondateur de Seven Senders, dans un communiqué. Du pain sur la planche pour les prestataires.
*Allemagne, Autriche, Belgique, Danemark, Espagne, Finlande, France, Irlande, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Suède.
**Pour accéder à l »intégralité de ce baromètre du e-commerce international, cliquez ICI