Les échanges mondiaux de marchandises devraient bondir de 10,8 % cette année selon les dernières prévisions de l’OMC qui tablait sur une hausse de 8 % en mars dernier. La reprise du commerce international devrait cependant fortement varier d’une région à l’autre.
Bonne nouvelle pour le commerce mondial. Après une année 2020 chaotique, l’Organisation mondiale du commerce a revu à la hausse ses prévisions pour l’évolutions des échanges de biens en 2021, passant de 8 % en mars dernier à 10,8 % aujourd’hui. Sur le seul deuxième trimestre de cette année la hausse, en glissement annuel, du volume des marchandises échangées a atteint + 22 %.
Il y a bien sûr un effet rattrapage. Le fort taux de croissance annuel pour le commerce des marchandises en 2021 s’explique principalement par l’effondrement de l’année précédente, où le commerce avait touché le fond au deuxième trimestre. Selon l’OMC, la progression devrait être plus contenue au troisième et quatrième trimestres 2021 (respectivement + 10,9 % et + 6,6%).
Pour illustrer plus efficacement l’incidence de la pandémie sur les échanges, les analystes de l’OMC se sont penchés sur les chiffres de la croissance cumulée de 2019 à 2021. Résultat : si le deuxième semestre de cette année est conforme aux projections, le commerce mondial des marchandises devrait s’inscrire en hausse de 4,9 % par rapport à 2019.
Les exportations européennes devraient augmenter de 1 % par rapport à 2019
Sur la même période, la croissance des exportations atteindra – 0,6 % en Amérique du Nord, + 2,2% en Amérique du Sud, + 1 % en Europe, – 1 % dans la CEI, – 2,4 % en Afrique, – 7,2 % au Moyen-Orient et + 14,7 % en Asie.
Parallèlement, la croissance des importations s’établira, toujours pour la même période, à + 5,7% en Amérique du Nord, + 8,1 % pour en Amérique du Sud, + 0,8 % en Europe, + 7,5 % dans la CEI, – 1 % en Afrique, – 5 ,9 % au Moyen-Orient et + 9,4 % en Asie. Pour ce qui est des pays les moins avancés (PMA), les exportations augmenteront de 3,2 %, tandis que leurs importations devraient diminuer de 1,6 %.
Des chiffres à prendre avec des pincettes, puisque l’OMC précise qu’ils pourront être revus à la baisse et que les facteurs de risque sont pour l’instant difficiles à évaluer : les pics d’inflation, l’allongement des délais portuaires, des tarifs de transport élevés et une pénurie longue de semi-conducteurs.
Enfin, soulignent les analystes de l’OMC, la pandémie elle-même fait peut-être peser un risque encore plus grand sur le commerce mondial et la production, si des variants encore plus mortels devaient apparaître.
Sophie Creusillet