Une vingtaine d´entreprises ont paraphé jeudi 9 décembre à Paris, en présence du ministre de l´Industrie Eric Besson, les statuts de Medgrid, un consortium chargé d´étudier la faisabilité d´un réseau électrique passant sous la Méditerranée. Cette initiative, initialement baptisée Transgreen, devrait permettre à terme d´acheminer l´électricité d´origine photovoltaïque produite au Sud vers les pays de la rive Nord de la Méditerranée.
Si le nom de ce gigantesque projet a changé, l´objectif est le même : pallier la hausse de la demande européenne en électricité, de l´ordre de 6 % par an d’ici 2025, en acheminant vers le Nord l´énergie produite dans le Sud. « Nous avons besoin de construire des autoroutes de l´électricité pour connecter l´Union européenne avec les sources renouvelables », a déclaré Eric Besson.
Ancré dans le Plan solaire méditerranéen, développé par l´Union pour la Méditerranée (UpM), Medgrid regroupe une vingtaine de sociétés, à majorité françaises, dont Alstom grid, EDF, Nexans, Areva, mais aussi l´allemand Siemens, l´espagnol Red Electrica et l´Office national de l´électricité du Maroc (ONE). D´autres entreprises pourraient les rejoindre. « Il s´agit d´une structure ouverte et nous souhaitons que tous les pays de la Méditerranée et au-delà puissent être représentés », a en effet précisé André Merlin, le président du conseil d´administration de Medgrid.
Quel volume d´investissements sera mobilisé ? Le sujet n´a pas été abordé en ce 9 décembre. En revanche, il est prévu, dans le cadre du Plan solaire méditerranéen, représentant lui-même de 38 à 46 milliards d´euros d´investissements, que six milliards d´euros soient consacrés au raccordement des unités de production au réseau et aux interconnexions vers l´Europe.
Pour l´heure, selon son président, Medgrid doit s´atteler à mettre en place « le schéma directeur d´un réseau euro-méditerranéen avec des liaisons à haute et ultra haute tension » d´ici 2020, date à laquelle le Plan solaire méditerranéen escompte une production de 20 gigawatts dans les pays du Sud, dont un quart doit être exporté vers l´Europe.
Sophie Creusillet