Avec l’ouverture de sa nouvelle filiale au Royaume-Uni, Peugeot Saveurs SNC s’engage sur une nouvelle voie de développement à l’international, plus axée sur une distribution maitrisée en direct.
L’homme, auparavant passé par Brita et Le Creuset, ne cache pas ses ambitions pour Peugeot Saveurs SNC. Sébastien Zott, nouveau P-dg de la filiale plus que bicentenaire du groupe familial Peugeot, entend bien pousser les ventes à l’international : sous 15 ans, la PME spécialisée dans la fabrication de moulins à épices et à café pourrait réaliser 95% de son chiffre d’affaires à l’international, contre 70% actuellement et 50% il y a 10 ans.
Tout en faisant croitre en parallèle les ventes en France. Car Sébastien Zott a un chiffre en ligne de mire : emmener l’entreprise à 50 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2025, 100 millions en 2030. Contre 30 millions en 2019, 33 en 2020 et 40 envisagés pour 2021.
« L’entreprise bénéfice d’une belle renommée dans le monde, grâce notamment aux chefs français installés à l’étranger et qui nous ont amenés dans leurs valises » souligne le dirigeant.
Création d’une nouvelle filiale tous les deux ans
Comment aller encore plus loin aujourd’hui ?
Pour Sébastien Zott, la réponse se trouve probablement dans le modèle de commercialisation.
Présente dans 80 pays, la marque est aujourd’hui commercialisée principalement par des distributeurs. Peugeot Saveurs SNC en compte plus d’une centaine.
L’entreprise dispose en parallèle de trois filiales de distribution en propre : en Allemagne (2007), en Belgique (2007) et aux Etats-Unis (2008). Et c’est bien sur cette seconde voie que mise désormais le dirigeant de l’entreprise franc-comtoise.
« Il existe une différence flagrante entre s’appuyer sur un distributeur ou compter sur une filiale sur place. Un distributeur, même s’il fait son job parfaitement, ne se bat pas pour votre entreprise comme peuvent le faire vos propres salariés. Ce n’est pas son job ! » estime Sébastien Zott.
Pour déployer plus fortement ses ailes à l’étranger, la filiale de Peugeot Frères Industrie prévoit donc d’ouvrir une nouvelle filiale tous les deux ans.
Reprise en propre de la distribution au Royaume-Uni
Le premier pas a été franchi il y a quelques semaines : la création d’une filiale au Royaume-Uni pour reprendre en propre la distribution sur cette zone. « Ce pays représente le troisième marché européen en matière d’arts de la table et de la cuisine. Notre aura n’est clairement pas assez forte là-bas ».
Sébastien Zott annonce ainsi des investissements « importants » pour les trois prochaines années dans le digital, les relations presse, la publicité etc. D’ici à 5 ans, le chiffre d’affaires sur la zone (montant non communiqué) pourrait être multiplié par 10 et la rentabilité par deux.
Créée courant avril, cette toute nouvelle filiale a enregistré cette semaine sa toute première ligne de facturation. Un début modeste mais encourageant pour le P-dg de l’entreprise, qui a recruté pour la direction de cette filiale, un spécialiste du sujet : Chris Gee.
Celui-ci bénéficie d’une longue expérience dans les métiers de la cuisine et de l’équipement de la maison. Il a notamment travaillé pour Bosch, le groupe Seb et le Creuset. Il assurait dernièrement la direction des marchés anglais et américain pour le groupe Sasa Demarle, expert du silicone pour la pâtisserie.
Quatre personnes seront recrutées en 2022, avec pour ambition de constituer une équipe de 15 salariés au Royaume-Uni sous six ans.
Investissements industriels
Pour faire face à ces prévisions de croissance, l’entreprise va investir quatre millions d’euros sur quatre ans dans son outil industriel. Ses ateliers produisent déjà chaque année les mécanismes de deux millions de moulins. 10 000 produits sont montés chaque jour et 20 000 pièces tournées. L’entreprise s’affiche d’ailleurs comme la première tournerie de bois en Europe.
L’investissement permettra de renforcer les capacités de production avec de nouvelles machines de tournage et tours multibroches pour l’atelier bois, une décolleteuse et une machine de taillage pour l’atelier métal, etc.
Au total, Peugeot Saveurs SNC devrait se doter d’une dizaine de nouvelles machines afin de préserver son savoir-faire made in France et s’engager sur une autre voie de développement : une diversification de ses productions.
Stéphanie Gallo