L’Organisation mondiale du commerce (OMC) a lancé le 30 avril son Trade Cost Index qui permet d’estimer les coûts d’exportation de marchandises et de services. Reposant sur une base de données accessible en ligne, il fait apparaître que ces derniers sont globalement à la baisse, mais demeurent plus élevés pour les petites entreprises.
Coûts de transaction, politique commerciale et réglementation, utilisation des NTIC, gouvernance, transport et logistique : tels sont les critères sur lesquels l’OMC a bâti son indice comparant le coût du commerce international dans 43 pays et 31 secteurs.
Les barrières liés à la politique commerciale, tels que les droits de douane et les réglementations représentent 14 % du coût global.
Tous critères confondus, cet indice constate néanmoins une baisse des coûts d’exportation de 15 % entre 2008 et 2018.
Cette dernière est particulièrement marquée dans cinq États membres de l’Union européenne qui occupent aujourd’hui la moitié du top 10 des pays où cet indice est le plus élevé (et donc les coûts moins chers) : Lettonie (2e), Chypre (3e), la Croatie (5e), la Bulgarie (8e) et la Slovénie (10e). Malte arrive en tête, l’Estonie 4e, la Russie 6e, la Norvège 7e et la Lituanie 9e.
Fortes disparités sectorielles et selon la taille des entreprises
Ces données nationales cachent néanmoins de fortes disparités sectorielles ainsi que d’importantes variations en fonction de la taille des entreprises.
Tous pays et tous secteurs confondus, les petites entreprises paient un surcoût estimé à 18 % par l’OMC. Un déséquilibre qui s’explique par la concentration d’entreprises de petite taille dans les services où les coûts demeurent plus élevés que dans le commerce de marchandises.
Si les coûts d’exportation ont diminué pour toutes, cette baisse est ainsi plus marquée pour les grandes entreprises (- 21 % entre 2000 et 2014) que pour les PME et les TPME (- 19 %).
Les données ayant permis de bâtir cet indice sont accessibles via le site tradecosts.wto.org et présentées sous forme de graphiques synthétiques. Un moteur de recherche permet également d’accéder à des données plus fines par pays, secteurs et critères. En cette période mouvementée pour le commerce international cet indice de l’OMC devra permettre à l’avenir de mesurer l’impact de la crise qu’il traverse actuellement.
Sophie Creusillet
*Pour consulter la note de synthèse de l’OMC (en anglais) sur son Indice des coûts du commerce, cliquez ci-dessous.