Il y a urgence. Confronté à une pénurie d’oxygène, le gouvernement indien a annoncé vendredi 30 avril la suspension jusqu’à fin juillet des taxes à l’importation sur les concentrateurs d’oxygène, des équipements qui produisent de l’oxygène médical à partir de l’air ambiant.
Les images de patient mourant d’asphyxie aux portes des hôpitaux ont fait le tour du monde. Pourtant, comme le rappelle un article du site d’informations scoll.in revenant en détail sur les origines de cette pénurie d’oxygène, le gouvernement indien déclarait mi-avril que le pays consommait moins de 60 % de sa production journalière d’oxygène destiné aux malades… Deux semaines plus tard, le pays doit faire appel à l’aide internationale.
C’est donc en urgence que les autorités indiennes ont décidé de suspendre les taxes à l’importation sur les concentrateurs, ces appareils portatifs qui extraient et purifient l’oxygène de l’air ambiant et dont les prix ont grimpé en flèche en même temps que la demande.
La direction générale du Commerce extérieur du ministère du Commerce et de l’Industrie a annoncé la suspension jusqu’au 31 juillet des taxes à l’importation sur ces concentrateurs. Plus précisément, l’exemption de cette taxe de 12 % concerne les appareils envoyés depuis l’étranger pour un usage privé, y compris ceux achetés sur des plateformes d’e-commerce. A ce titre, ils sont depuis vendredi considérés par la douane indienne comme des « cadeaux ».
Le gouvernement espère ainsi permettre aux patients de pouvoir recevoir de l’oxygène médical à domicile et désengorger le système hospitalier, au bord de l’implosion. Il compte aussi faire levier pour contenir la hausse des prix de ces équipements.
Le Times of India rapportait ainsi le 17 avril que le prix moyen d’un concentrateur d’oxygène portatif atteignait désormais entre 40 000 et 70 000 roupies (entre 450 et 785 euros). Des prix de 10 000 à 15 000 roupies (de 110 à 170 euros) plus élevés qu’avant la nouvelle flambée de la Covid-19 qui asphyxie aujourd’hui le pays.
Face à cette catastrophe sanitaire et à la pénurie d’oxygène médical, l’Inde peut aussi compter sur l’aide internationale qui afflue actuellement. Dimanche 2 mai, un avion-cargo de CMA CGM affrété par la France (notre photo) avec à son bord 28 tonnes d’équipement médical dont huit générateurs d’oxygène de grande capacité et 28 respirateurs a atterri à New Delhi.
Sophie Creusillet