Sept grands chefs d’entreprises et investisseurs nigérians ont été invités à participer au prochain sommet « Choose France » du 28 juin, rendez-vous annuel avec les investisseurs étrangers initié par Emmanuel Macron pour attirer plus d’investissements en France. Un événement spécial dédié au Nigeria sera organisé en marge de ce sommet alors que Paris a fait de ce pays, géant économique africain et premier client de la France en Afrique au sud du Sahara, un partenaire stratégique.
C’est le ministre délégué auprès du ministre de l’Europe et des affaires étrangères en charge du Commerce extérieur, Franck Riester, qui leur a remis directement l’invitation du président de la République française, à l’occasion de son dernier déplacement au Nigeria du 12 au 14 avril dernier.
Qui sont ces heureux invités ? Sept des plus importants chefs d’entreprises du pays, locomotives de l’investissement privé nigérian dont le rayonnement dépassent leurs frontières.
-L’homme d’affaire et milliardaire libano-nigérian Gilbert Chagoury, à la tête d’un groupe diversifié dans différents secteurs (immobilier, hôtellerie, télécoms, santé…) qui partage sa vie entre Paris et Lagos.
–Aliko Dangote, emblématique fondateur et dirigeant de Dangote Group, conglomérat industriel intégré et international, présent notamment dans le ciment, l’énergie et l’agroalimentaire (photo ci-dessous).
–Abdul Samad Rabiu, à gauche du ministre sur notre photo, fondateur et dirigeant, entre autres, du de Bua Group, qui investit actuellement dans une raffinerie de pétrole dont la conception et la construction ont été confiées à la société d’ingénierie française Axens, filiale du groupe IFPEN. Une lettre d’intention avait été signée en septembre à Paris en présence de Franck Riester.
-La femme d’affaires Ibukun Awosika, présidente de la First Bank of Nigeria.
–Tony Attah, P-dg du groupe gazier Nigeria Lng Ltd.
-Le banquier Tony Elumelu (dont la société d’investissement Heirs Holding, en partenariat avec son conglomérat Transnational Corporation of Nigeria Plc, vient de racheter les actifs d’ENI, Total et Shell dans un important champ pétrolier au Nigeria).
-Et enfin le banquier Herbert Herbert Onyewumbu Wigwe, à la tête de Access Bank Plc (photo ci-dessous).
Diversifier les échanges et renforcer les relations économiques
Le Nigeria, où Emmanuel Macron a effectué une visite un après son élection en juillet 2018, est considéré comme un partenaire stratégique pour la France en Afrique. Mais Paris veut y diversifier les échanges et les coopérations économiques, et favoriser les partenariats d’entreprises des deux pays pour renforcer les relations économiques.
C’est dans ce but qu’a notamment été mis en place un Club d’investissement franco-nigérian (en anglais French Nigerian Investment Club) à la suite de la visite présidentielle. Les dirigeants d’entreprises nigérians invités au sommet Choose france en sont tous membres.
Les échanges commerciaux entre les deux pays ont été impactés par la pandémie mais aussi par l’impact de la chute des cours des hydrocarbures, qui a frappé de plein fouet l’économie nigériane : ils sont passés de 4,5 milliards de dollars (Md USD) en moyenne (environ 3,8 Md EUR) à 2,3 Md USD en 2020, selon le ministre français, qui se veut « très optimiste pour 2021 et 2022 », selon des propos rapportés par Le Monde.
Déficitaires pour la France et dominé à l’import par le pétrole, les diversifier et les rééquilibrer est un des enjeux de ce partenariat renouvelé avec un pays qui compte près de 200 millions d’habitants et un tissu d’entrepreneurs important. En 2019, avant la pandémie, les exportations françaises étaient en recul de 6,1 % (587 M EUR), freiné par la chute des achats nigérian.
A l’occasion de son déplacement, le ministre français a aussi rencontré les ministres Niyi Adebayo (Industrie, commerce, investissement) et Zainab Shamsuna Ahmed (Finances, budget et plan), pour préparer le sommet sur le financement des économies africaines qui se tiendra à Paris le 18 mai prochain à l’initiative de l’Elysée.
Il a également ouvert une conférence sur l’initiative française « Choose Africa » organisée localement. Choose Africa est le pendant de Choose France pour l’Afrique : d’un montant de 3,5 milliards d’euros, ce programme qui mobilise différents opérateurs (groupe AFD / Proparco, Bpifrance….) vise l’appui au développement des startup et des PME en Afrique afin d’y accélérer la révolution numérique.
« On veut renouveler la façon dont on opère en Afrique, on veut être dans des échanges beaucoup plus sur le long terme, dans des relations gagnant-gagnant, ce qui permet vraiment de démontrer qu’on n’est pas là simplement pour exporter des produits, mais qu’on est là pour bâtir des partenariats sur le long terme » a déclaré le ministre française à l’antenne de RFI.
Si le ministre a prévu de ce rendre au Sénégal et en Côte d’Ivoire, deux poids-lourds de l’Afrique de l’Ouest francophone, début juin, avant le Sommet Afrique-France de juillet, le Kenya et l’Ouganda son dans sont inscrit dans son agenda pour le courant de l’été, à une date non encore déterminée.
Christine Gilguy