Après avoir subi une récession économique de grande ampleur, – 7,9 % en 2009, la Russie devrait renouer avec la croissance en 2010 et en 2011, avec des taux respectifs de 4 % et 3,5 %, d´après l´assureur-crédit export Coface, qui présentait, le 18 janvier, l´édition 2011 de son guide sur les risques pays.
Parallèlement, Coface constate une amélioration du comportement de paiement des entreprises russes. Les incidents de paiement ayant diminué, la Russie a été reclassée en septembre 2010 en catégorie B (probabilité moyenne de défaut des entreprises « assez élevée »), après avoir été rétrogradée huit mois plus tôt de B en C (probabilité « élevée »).
« Toutefois, avec B, la Russie ne retrouve que son niveau d´avant crise », insiste Yves Zlotowski, économiste en chef de Coface. Et, surtout, poursuit-t-il, « elle a du retard par rapport aux autres BRIC, c´est-à-dire le Brésil, l´Inde et la Chine [tous trois classés en A3 : probabilité de défaut des entreprises à « un niveau convenable », NDLR], en raison de problèmes de gouvernance : manque de transparence des entreprises, corruption endémique, système judiciaire et arbitrage aléatoires, forte bureaucratie ». Autant de facteurs qui expliquent que, dans l´étude Political Risk Atlas du cabinet britannique Maplecroft publiée le 14 janvier, la Russie soit classée parmi les dix pays les plus dangereux sur les 196 étudiés. Là encore, elle est distancée par les autres BRIC : Chine (26ème), Inde (33ème) et surtout Brésil (98ème).
La Russie possède d´abondantes ressources naturelles : pétrole, gaz, métaux, etc. Mais elle a besoin de technologies occidentales. Les investissements directs étrangers (IDE) lui sont aussi indispensables pour diversifier une économie, dépendante des revenus des hydrocarbures. Or, estime Yves Zlotowski, « l´instabilité du droit de propriété est un handicap majeur, car elle empêche les investisseurs internationaux de se projeter à long terme ».
Pour le chef économiste de Coface, la transparence dans « les privatisations promises » sera importante pour attirer de futurs IDE. Quelque 850 sociétés publiques doivent faire l´objet de privatisations partielles, dont certains fleurons, comme les banques Sberbank et VTB, Rosneft ou Russian Railways.
François Pargny