C´est un tableau plutôt sombre qui a été dressé ce 8 février, à Bercy, par le secrétaire d’Etat français au Commerce extérieur Pierre Lellouche lors de la présentation des chiffres du commerce extérieur de la France en 2010. Si les exportations hexagonales ont crû en valeur de 13 %, et les importations de 14 %, le déficit commercial de l´Hexagone s´est creusé, passant de 44 milliards d´euros en 2009 à 51 milliards d´euros l´an dernier. En cause, notamment, l´alourdissement de la facture énergétique dû à la hausse du prix du pétrole et la dépréciation de l´euro face au dollar.
Plus en détail (voir fichier attaché ci-joint), les exportations françaises ont surtout été tirées par la progression de l´aéronautique et de l´agroalimentaire. La pharmacie, stable, est également restée excédentaire (solde commercial de +3,9 milliards d’euros en 2010). Mais les résultats de tous les autres secteurs se sont aggravés, a indiqué Pierre Lellouche. Le seul poste déficitaire qui s´améliore est celui de l´automobile (solde commercial de -3,8 milliards en 2010 contre -5 milliards en 2009).
Par zone géographique, c´est notamment l´Asie qui a contribué à la croissance des exportations françaises dans le monde. Son poids dans les ventes totales de l´Hexagone s´établit à 11 %, soit +1,4 points par rapport à 2009. La Chine, pour sa part, devient 3ème contributeur à la hausse des exportations. Les ventes françaises outre-Rhin sont également dynamiques, progressant de +13,5 % en 2010.
Dans le même temps, le nombre d´entreprises exportatrices hexagonales continue de baisser, passant de 91 797 en 2009 à 90 855 en 2010, selon les chiffres des Douanes. Une baisse qui s´avère cependant plus modérée que l’année précédente (-1,0 %, contre -3,7 % en 2009). L´appareil exportateur français reste également très concentré : ce sont les entreprises de plus de 250 salariés qui réalisent 60 % des montants exportés, tandis que les établissements de moins de 20 salariés comptent pour 19 % des montants exportés.
Tirant le bilan de ces données, Pierre Lellouche a déclaré que l’appareil d’appui à l’exportation était « sous-dimensionné », estimant que « l’équipe de France de l’export ressemblait davantage à l’équipe de Domenech qu’à celle de handball ». Pour y remédier, le secrétaire d’Etat entend « prolonger l’effort de politique industrielle en fluidifiant la chaîne d’exportation ». Il a notamment plaidé pour une simplification des procédures pour les exportateurs et des « objectifs désormais qualitatifs plutôt que quantitatifs ». Enfin, il mise sur une « politique commerciale extrêmement agressive sur l’agro-alimentaire cette année », un secteur où, selon lui, les potentiels de croissance sont considérables. Il dévoilera d’ailleurs plus précisement son plan d’action « Export 2011 » lors des « Rencontres de l’export » qui auront lieu le jeudi 10 février à Bercy.
Natasa Laporte