Dans le cadre d´une « Rencontres B to B avec l´Irak » le 23 février chez Ubifrance en présence d´une délégation d´hommes d´affaires irakiens, le transitaire et logisticien SDV, filiale du groupe Bolloré, a formulé une série de recommandations à ses clients chargeurs, tant du point de vue douanier que sur les temps de transit aux points d´entrée sur le territoire.
SDV, présent en Irak depuis 1998, alerte d´abord les entreprises sur les formalités de contrôle et sur les changements à anticiper dans les règlementations douanières. De nouveaux tarifs douaniers devaient entrer en vigueur le 22 mars. Il était prévu que les droits pourraient monter jusqu´à 80 % de la valeur de la marchandise (au lieu de 5 %), en fonction de la nature des marchandises. La mesure vient d´être reportée « sine die » du fait de la contagion à l´Irak des manifestations « contre la vie chère » vues dans les autres pays arabes (Tunisie, Egypte, Bahrein, Yemen).
Attention, pour les « cargaisons non exemptées », vous devez légaliser la facture commerciale et le certificat d´origine auprès du consulat iraquien dans le pays d´origine. Toutes les expéditions des importateurs privés nécessitent une licence d´importation délivrée par le ministère du Commerce. Pour procéder à l´inspection des caisses et conteneurs (selon la nature de la marchandise : commune ou très technique), les douanes irakiennes demandent que toutes les factures et les bordereaux d´emballage soient traduits en anglais et en arabe.
Concernant les connexions aériennes de l´Iraq, SDV rappelle qu´Erbil a considérablement augmenté le nombre de ses liaisons passagers avec l´Europe. Bassora, capable d´accueillir des avions cargo d´une capacité de 18 tonnes, est le second hub du pays. De cet aéroport 4 vols par semaine renvoient à plus d´une centaine de destinations hebdomadaires (via Dubai/Sharjah). Toutefois, les aéroports irakiens ne disposent pas encore suffisamment des entrepôts permettant de stocker les colis sous température dirigée.
Concernant les points d´entrée et de sortie aux frontières de l´Iraq, le logisticien indique que les flux avec la Jordanie n´excèdent pas 50 camions par jour. Mais aucun camion réfrigéré iraquien n´étant autorisé à pénétrer en territoire jordanien, il faut transborder la marchandise sur de nouveaux véhicules. Si bien que le temps d´attente à la frontière est actuellement de 2 à 4 jours.
A la frontière syrienne, le seul point passage routier reste celui d´Al Walid. Les flux marchands entre la Turquie et l´Iraq tendent à décroître, le temps de transit entre les deux pays reste long : soit, 2 jours pour les camions venant de Turquie et 7 jours pour les camions venant d´Iraq. A la frontière koweitienne, la situation se normalise, avec un flux quotidien de 120 à 250 camions. Une bonne partie de ces recommandations ont aussi été publiées dans l´édition de février du bulletin logistique mensuel de SDV dédié à l´Irak et signé par son collaborateur Yann-Marie Daguzan.
Gilles Naudy