S´exprimant ce matin sur Europe 1, le secrétaire d´Etat chargé du Commerce extérieur, Pierre Lellouche, a annoncé le gel des relations avec la Libye. « Le souhait du président, c´est de geler la totalité de nos relations avec la Libye. Il existe des textes aux Nations unies qui imposent aux Etats la protection des populations. Là, on est entré dans une phase de massacre de masse par les forces armées d’un gouvernement contre sa population », a-t-il déploré, avant de souligner qu’il y avait « une interruption totale » des relations commerciales décidée par la France. Elle doit cependant être « visée par l´Union européenne, c´est une compétence de l´Europe », a-t-il rappelé.
Une décision justifiée d´un point de vue politique et diplomatique mais qui accroît un peu plus les inquiétudes sur l´avenir de plusieurs contrats en cours des entreprises françaises avec la Libye, déjà fortement perturbés par la vague de violences politiques et sociales qui a entraîné le rapatriement massif des personnels expatriés et de leurs familles.
D´ores et déjà, alors que Total a suspendu ses activités pétrolières, des inquiétudes pointent concernant la commande, conclue en 2010 pour environ 500 millions d´euros, d´un gros navire aux chantiers STX de Saint-Nazaire par la compagnie libyenne GNMTC, que dirige l´un des fils de Mouammar Kadhafi. Le patron des ex-chantiers de l´Atlantique a toutefois assuré aujourd´hui que le contrat n´a pas été annulé, malgré les événements sur place, a rapporté usinenouvelle.com.
Autre grand contrat dont l´avenir est pour le moment incertain : celui de la gestion du port libyen de Misurata, au Nord-ouest, signé en janvier dernier par le groupe Bolloré. Enfin, Vinci Construction est très impliqué dans de grands projets de travaux publics en Libye, notamment via un partenariat avec la compagnie d´investissement publique libyenne Lidco (qui a noué des partenariats avec la plupart des grands noms du BTP) qui a donné naissance à une joint venture, OEA Grands Projets.
Plusieurs autres grands projets, actuellement compromis, suscitaient l´intérêt des groupes français et de leurs concurrents internationaux, notamment dans le domaine des infrastructures de transports : métro de Tripoli, réseau ferroviaire, aéroport (avec ADP)…
N.L. et C.G