Afin de réduire leur consommation
d’énergies fossiles non renouvelables et leurs émissions de gaz à effet de
serre, les grandes cimenteries achètent des combustibles alternatifs, issus du
traitement des déchets ménagers et industriels. « C’est le cas en Pologne,
un des pays les plus avancés dans ce domaine en Europe, où le taux de
substitution de certaines cimenteries s’élève ainsi aujourd’hui à 66 % »,
expliquait, le 21 juin dernier, Fabrice Rossignol, directeur général délégué
France et directeur général Europe centrale de Sita, la filiale déchets de Suez
Environnement, qui dispose de deux installations spécialisées à Radom (Mazovie)
et Starol (Silésie).
Au total, Sita Polska dispose
d’une capacité de production de 375 000 tonnes par an de combustibles
alternatifs. A Radom, ville située à 100 km au sud de Varsovie, 70 000 tonnes de ces combustibles, dits
de récupération – liquides ou solides (les PASr ou autres PASi) – sortent tous
les ans du site, « dont 20 000 tonnes de PASi et 50 000 tonnes
de PASr, un combustible plus sec au pouvoir calorifique supérieur au
PASi », commente Krzysztof Michalski, le directeur de l’usine.
PASr en main, Fabrice Rossignol
(notre photo) explique que « les déchets industriels sont collectés sur le
territoire national » et « les déchets ménagers proviennent de Radom
et pour partie également des environs de Varsovie ». Il peut s’agir de
produits automobiles, issus de la chimie ou de l’alimentation comme des soupes
en poudre ou des chocolats périmés.
Sita a commencé à développer
cette activité en 2004, « au départ à la demande de Lafarge », relate
Fabrice Rossignol. Le cimentier français dispose en Pologne de deux usines, à Piechcin, à 250 kilomètres au
nord-ouest de Varsovie, la seule au nord de la Pologne, et à Malogoszcz, à 100 km au nord de Cracovie.
« Au fil du temps, nous nous
sommes tournés vers les autres cimentiers, si bien que Sita Polska, notre
filiale polonaise, travaille aujourd’hui avec cinq des huit cimenteries que
compte le pays », se félicite Fabrice Rossignol. La baisse des prix du
charbon ne l’inquiète pas. « Même
si le pouvoir calorifère est supérieur, les combustibles alternatifs,
affirme-t-l, restent plus intéressants ». Dans le contexte européen notamment, la protection de l’environnement
est pour tous un enjeu majeur.
De notre envoyé spécial à Radom
François Pargny