D’une solution de paiement international propriétaire à une solution de financement de trésorerie pour les importateurs, il n’y avait qu’un pas qu’American Express a franchi en lançant en France, en octobre dernier, la version internationale de sa plateforme Buyer Initiated International Payments (BIIP).
Réservée au commerce BtoB, née aux États-Unis, berceau de ce groupe spécialisé dans les systèmes de paiements/Retrait internationaux, cette plateforme était en fait opérationnelle sur l’Europe depuis 2015, mais réservée aux paiements localisés dans cette zone géographique. Alors que la France s’est hissée dans le top 5 des marchés du groupe, « en octobre, nous avons lancé la version internationale » précise Laurent Playez, directeur BtoB France d’American Express.
La cible est constituée de grosses PME et Entreprises de taille intermédiaire (ETI) : « nous ne ciblons pas les entreprises du CAC 40, plutôt les ETI de 100 millions à 1 milliards d’euros de chiffre d’affaires qui ont besoin d’agilité et cherchent à diversifier leurs solutions de paiement à l’international », souligne le responsable.
De l’affacturage inversé ponctuel
Dans le détail, cette solution s’apparente à de l’affacturage inversé* sauf qu’elle se pratique au cas par cas, à la demande du client, dans le cadre de son contrat signé avec American Express en matière de cartes de paiements. « C’est de l’affacturage inversé ponctuel » confirme Laurent Playez.
Le délai de remboursement est de 58 jours à compter du déblocage du paiement du fournisseur. Son principal avantage pour l’entreprise est donc l’alléger son besoin de trésorerie ponctuellement, mais aussi de lui donner un délai de paiement supplémentaire. Plus précisément, il permet de régler ses fournisseurs internationaux en temps et en heure, d’encaisser au passage les éventuels escomptes négociés avec ces mêmes fournisseurs, et d’obtenir un délai de 58 jours supplémentaires pour ponctionner la trésorerie.
Un nouveau concurrent pour les banques et les sociétés d’affacturage ? Laurent Playez préfère parler de « solution complémentaire » pour les importateurs. Il ajoute que le groupe réfléchit actuellement à développer une solution de financement similaire à l’attention des exportateurs. Déjà bousculée par les nouvelles solutions issues des Fintech, la palette des outils de paiements internationaux n’a pas fini de s’étendre dans de nouveaux services.
Christine Gilguy
*Dans l’affacturage inversé, la société d’affacturage ne finance pas les factures à recouvrer de l’entreprise mais les factures qu’elle doit régler à ses fournisseurs.