Le commerce international va se contracter dans les trois mois à venir, indique DHL, filiale de transport et de logistique du groupe Deutsche Post DHL, dans son baromètre de novembre.
Lancé en 2018 en partenariat avec Accenture, le Baromètre Global Trade (BGT) est publié chaque trimestre. Le BGT agrège des données d’importations et d’exportations pour des produits en début de fabrication et intermédiaires dans sept pays représentant 75 % du commerce mondial : Inde, Chine, États-Unis, Corée du Sud, Royaume-Uni, Allemagne, Japon.
En novembre, son indice sur le commerce mondial à 45 a perdu deux points par rapport à ce qui était prévu en septembre dernier, ce qui est négatif à un double titre, puisque, au-dessous de 50, la société allemande considère que les échanges se contractent. Pour Tim Scharwath, le PDG de DHL Global Forwarding Freigth, « l’année se terminera probablement avec un commerce mondial modéré ». Récemment, l’assureur crédit Euler Hermes annonçait un « cycle de croissance basse en 2019 et 2020 ».
L’Inde, seul pays à progresser
Sur les sept grands marchés étudiés, seul l’Inde est un marché en expansion (c’est-à-dire au dessus de 50) avec un indice de 54, et en croissance, avec une hausse de 5 points par rapport à septembre. Si le commerce aérien y reste faible, avec une baisse de 4 points à 44, en revanche, les échanges par voie maritime dans l’océan Indien ont progressé sensiblement, avec + 10 pour parvenir à un indice de 60.
Les six autres marchés sont en contraction et en baisse, à l’instar du Royaume-Uni, qui, sur fonds de Brexit, est tombé sous la moyenne à 49, soit – 4 points par rapport septembre. Le Japon a essuyé le plus grand revers, avec – 5, et se retrouve ainsi derrière le Japon, avec un indice de 48.
La Chine, en baisse sur fonds de guerre commerciale
A quelques points de distance, se succèdent dans un mouchoir de poche l’Allemagne, avec indice de 45 (- 3), les États-Unis, avec 44 (- 1), la Corée du Sud, avec 43 (- 2) et la Chine, avec 42 (- 3).
Si l’Inde a retrouvé des « perspectives de croissance positives », explique-t-on chez DHL, la Chine affiche « les perspectives de croissance les plus faibles de tous les pays sondés », en raison, notamment, de la guerre commerciale avec les États-Unis.
Selon Eswar S. Prasad, professeur de Politique et d’économie commerciales à la Cornell University d’Ithaca, à New York, « Les tensions commerciales persistantes, l’instabilité politique et les risques géopolitiques élevés, ainsi que les préoccupations suscitées par l’efficacité limitée des mesures de relance monétaire, continuent à éroder le moral des entreprises et des consommateurs, avec des effets néfastes sur l’investissement et la croissance de la productivité ».
Les perspectives économiques mondiales devraient ainsi encore s’assombrir d’ici la fin de l’année.
Desk Moci