Deuxième région exportatrice de France, Rhône-Alpes dispose d’un réseau dense de PME et PMI performantes, organisées autour de 13 pôles de compétitivité labellisés et 9 clusters. CCIT, CCIR, Erai… jouent de plus en plus collectif pour renforcer son ancrage historique à l’international.
Pendant toute la durée de l’Exposition universelle de Shanghai, la Région Rhône-Alpes, via son agence dédiée à l’accompagnement des entreprises à l’international, Erai (Entreprise Rhône-Alpes international), s’est offert un pavillon neuf (et qui demeure sur place) pour afficher de belle manière ses atouts. La CCIR (chambre de commerce et d’industrie de région), le Medef, la CGPME (Confédération générale des PME), Ubifrance, les pôles de compétitivité et les clusters…, tous les acteurs régionaux ont participé à cette vitrine chinoise, soit en apportant leur obole financière, soit en venant sur place déployer les points forts de la région, notamment par le biais de semaines thématiques. « C’est la première fois que tous les acteurs se retrouvaient sur un projet structurant. C’est bien tout Rhône-Alpes qui était présent à Shanghai et non Erai », insiste Laurent Van Soen, directeur général de l’organisme.
Un objectif fédérateur
Un signe que l’international est devenu un objectif fédérateur, notamment depuis les premières Assises de l’international, en mars 2008, qui avaient permis de relancer la coopération entre le réseau consulaire et Erai. L’enjeu en vaut la peine. Deuxième région exportatrice de France, deuxième région pour la présence de sociétés à capitaux étrangers, Rhône-Alpes totalise 8 départements et se distingue par un réseau de villes puissantes (Lyon, Grenoble, St-Etienne, Chambéry, Valence, Roanne, Annecy). Cette caractéristique a permis une diversité de savoir-faire et donné naissance à un réseau dense de PME et PMI, un des points forts de la région.
Celle-ci abrite en outre des installations industrielles de grande taille – 325 établissements de plus de 200 salariés, dont 77 emploient au moins 500 salariés – dont beaucoup ont amorcé la création des 13 pôles de compétitivité labellisés et des 9 clusters que compte aujourd’hui Rhône-Alpes. Ces pôles et clusters la dotent de compétences précieuses tant à l’export, via les plans de développement international de ces structures, que pour attirer des investissements étrangers.
Alpmed, une « euro-région »
L’appétit pour l’international semble commencer à irriguer hors des centres urbains, même si le nombre d’entreprises exportatrices est encore trop faible et la grande exportation trop rare, à l’instar de la situation nationale. Une étude de la CCIR menée en 2009 a montré que 74 PME-TPE avaient suivi dans les établissements consulaires un programme pour démarrer un développement international. Trente-trois d’entre elles sont situées dans des petites villes ou même en milieu rural.
Cette dynamique d’internationalisation s’inscrit dans le contexte d’une forte ouverture sur l’extérieur des institutions régionales. Rhône-Alpes se classe parmi les toutes premières régions de France par le nombre et la diversité de ses actions de coopération internationale. Cette coopération, qui peut être économique, culturelle, scientifique ou d’aide au développement, trace sa route en Afrique, Asie Amériques, Europe, notamment dans le bassin méditerranéen. Shanghai est d’ailleurs un des partenaires les plus anciens.
Plus près de nous, Rhône-Alpes et les régions du Piémont, de la Ligurie, du Val d’Aoste et de Provence-Alpes Côte d’Azur (Paca) se sont unies pour former « l’euro-région » Alpmed. Dans la foulée, les CCIR de ces cinq régions ont entamé une coopération pour booster les échanges et développements des 1 500 000 entreprises que représentent leurs 34 CCI territoriales. Pour défendre les intérêts de ces entreprises au plus près de l’Europe, cette « euro-coopération » des CCIR s’est traduite par l’ouverture, en avril 2009, d’un bureau commun à Bruxelles.
Résultats : la région parvient à tirer son épingle du jeu sur la scène internationale, comme l’illustrent deux événements parmi d’autres. Le premier a été la tenue à Lyon, du 23 au 25 mars, d’Innorobo, premier sommet européen dédié à la robotique de services, avec pour pays invité d’honneur la Corée du Sud. Initiée par le Syndicat de la robotique de services (Syrobo), qui regroupe une trentaine d’entreprises de robotique de services de toute la France, cette manifestation a rassemblé les plus grands experts mondiaux de ce secteur de pointe. Le deuxième événement significatif se déroulera fin 2011 : le déménagement d’Euronews, télévision internationale qui diffuse en 9 langues dans plus de 150 pays. Installée depuis sa création, en 1993, en périphérie lyonnaise dans des locaux devenus trop étroits, elle va migrer à « the place to be », soit le nouveau quartier lyonnais en pleine émergence, Confluence entre Rhône et Saône, où la station y disposera d’un bâtiment vert pomme de 10 000 m2, signé des architectes Jakob et MacFarlane.
Dossier réalisé par Laurence Jaillard, à Lyon
Quinzaine de l’international
Temps fort de la mobilisation des entreprises, en particulier des PME et TPE, sur les opportunités de l’international, la Quinzaine de l’international se tiendra du 11 au 21 avril 2011. Des événements et la venue d’experts dans tous les départements sont prévus dans les onze chambres de commerce et d’industrie territoriales de la région. Voir le détail du programme à la fin de ce dossier.
Pluie d’étoiles et d’avions
Le parc Lyon-Eurexpo et l’aéroport de Saint-Exupéry fertilisent le terreau international de la région.
• Le 25 janvier, dans le cadre du Sirha, salon dédié à la restauration et l’alimentation, qui occupait les 120 000 m2 couverts du parc, une volée de chefs faisaient la fête en l’honneur de Paul Bocuse. Quatre-vingt-dix « toqués » du monde entier, soit 200 étoiles au Guide Michelin, ont brillé à Lyon pour inaugurer le hall Paul Bocuse. 10 050 m2, 4 200 places assises, cet équipement a démarré en fanfare avec le concours international « le Bocuse d’Or ». Eurexpo s’était déjà offert récemment un nouvel espace accueil (2 000 m2, 15 m de hauteur) pour une somme de 7,4 millions d’euros.
• En janvier, événement encore du côté de l’aéroport Lyon-Saint-Exupéry où était posée, en présence de toutes les personnalités régionales, la première pierre du terminal 3, terminal à services simplifiés. Mis en service début 2012, il doublera la capacité d’accueil des passagers low cost qui atteindront 3 millions par an. Dix postes avion moyen porteur vont être créés. En 2010, l’aéroport a vu passer 7,9 millions de passagers.