La dernière édition du baromètre Travel Risk Map* d’International SOS n’est pas très rassurante concernant les risques médicaux et sécuritaires à prendre en compte en 2020 dans certaines zones géographiques et certains pays. Des menaces qui constitueront autant de défis majeurs à gérer par les organisations et entreprises dont les collaborateurs sont en mission à l’étranger.
Dévoilé le 20 novembre, la Travel Risk Map définit les niveaux de risques médicaux et de risques de sécurité en voyage à l’échelle mondiale. La carte fournit les dernières évaluations relatives aux risques de santé/médicaux qu’elle classe dans cinq catégories : risque de voyage ‘faible’ (vert), ‘moyen’ (jaune), ‘variable’ (mauve), ‘élevé’ (orange), ‘très élevé’ (rouge).
Elle expose ainsi une liste des pays les plus dangereux au monde en 2020. Objectif : informer les collaborateurs de grands groupes et de multinationales sur les menaces actuelles auxquelles ils peuvent s’exposer lors de leurs déplacements à l’international.
Des risques de santé « très élevés » en Afrique et au Moyen-Orient
La nouvelle Travel Risk Map pointe des risques médicaux qui seront « très élevés » l’an prochain dans les pays africains suivants : Burkina Faso, Érythrée, Guinée-Bissau, Guinée-Conakry, Liberia, Libye, Niger, République centrafricaine, Sierra Leone, Somalie, Soudan du Sud.
Un risque médical « très élevé » signifie que dans ces pays les soins de santé sont « quasi inexistants » ou « sévèrement surtaxés ». De plus, il peut y avoir « très peu » voire « aucun » soins primaires, soins d’urgence ou soins dentaires. Les médicaments de qualité sont souvent indisponibles. De plus, les infections d’origine alimentaire et hydrique (maladies et risques sanitaires liés à la qualité de l’eau et à l’accès à l’eau potable) sont courantes. Enfin, des maladies infectieuses potentiellement mortelles telles que le paludisme et le choléra peuvent être persistantes et des épidémies peuvent se produire.
International SOS alerte également sur des pays au Moyen-Orient où le risque de santé sera également « très élevé » en 2020 à savoir l’Afghanistan, l’Irak et la Syrie. Ces trois économies apparaissent ainsi avec le code couleur rouge sur la carte.
Globalement, la majorité des économies en Europe (Allemagne, Autriche, Belgique, Espagne, France, Italie…) ainsi que les pays d’Amérique du Nord (Canada, États-Unis) et d’Océanie (Australie, Nouvelle-Zélande) sont au vert pour 2020 avec un niveau de risque médical « faible » pour les collaborateurs en mobilité internationale.
En ce qui concerne la méthodologie d’évaluation du risque médical, International SOS évalue les différents risques pour la santé ainsi que des facteurs atténuants comme les maladies infectieuses, les facteurs environnementaux, l’évacuation médicale/sanitaire ou encore l’accès à des produits pharmaceutiques de qualité.
Une note unique globale – risque ‘faible’ par exemple – est ensuite attribuée à chaque pays.
Cependant, prévient la société experte en matière de sécurité des voyages, le paysage médical est susceptible de « varier considérablement » dans un même pays. Ainsi, les grandes villes peuvent offrir un meilleur accès à des soins médicaux de qualité tandis que les zones rurales éloignées présenteront un nombre limité d’infrastructures de santé et de soins spécialisés.
Des risques de sécurité « extrêmes » en Irak, Libye, Syrie…
La Travel Risk Map classe les risques liés à la sécurité en voyage dans cinq catégories : risque de voyage ‘insignifiant’ ; ‘faible’ ; ‘moyen’ ; ‘élevé’ ; ‘extrême’.
L’édition 2020 prévoit notamment un risque de voyage « extrême » en République centrafricaine, Irak, Libye, dans le nord-est du Nigeria, au Pakistan, en Somalie, en Syrie ou encore au Yémen. Explications.
Dans chacun de ces pays, le contrôle du gouvernement et le maintien de l’ordre public peuvent être « minimes » voire « inexistants » à travers des zones entières du pays. Il existe de sérieuses menaces d’attaques violentes par des groupes armés à l’encontre des voyageurs et des cessionnaires internationaux. Le gouvernement et les services de transport sont à peine fonctionnels. Enfin, certaines parties du pays sont inaccessibles aux étrangers.
La carte pointe des risques « élevés » pour la sécurité des voyageurs en Égypte, dans le nord-ouest de la Libye, dans le nord-ouest du Nigeria, au Tchad ou encore en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Explications.
Dans ces pays, les manifestations sont souvent violentes et peuvent cibler les étrangers. Les crimes violents et le terrorisme posent des risques significatifs directs ou accidentels pour les voyageurs et cessionnaires internationaux. La violence communautaire, sectaire ou raciale est courante et les étrangers peuvent être directement ciblés. Enfin, certaines régions du pays sont inaccessibles aux voyageurs.
Pour mesurer le risque lié à la sécurité dans un pays, International SOS évalue la menace que représente la violence politique pour les collaborateurs en mobilité et les expatriés en particulier le terrorisme, l’insurrection, les troubles politiques et la guerre, l’agitation sociale y compris la violence sectaire, communautaire et ethnique et des crimes mineurs.
D’autres facteurs, tels que la robustesse des infrastructures de transport, l’efficacité des services de sécurité et d’urgence ou encore la vulnérabilité du pays aux catastrophes naturelles sont également pris en compte « lorsqu’ils sont de nature à avoir une incidence sur l’environnement de risque global pour les voyageurs », précise la société française experte dans les solutions de prévention médicale et sécurité.
Tensions géopolitiques, cybercriminalité, changement climatique…
Parallèlement à la réalisation de sa carte des risques 2020, International SOS a réuni un groupe d’experts des domaines de la santé, sécurité et sûreté liés aux risques en voyage pour former le ‘Comité de gestion des risques de voyage’, a annoncé la société de services de prévention médicale et sécurité pour les entreprises dans un communiqué.
Le Comité a identifié les dix principaux risques que les organisations devraient prioriser en 2020.
Dans le Top 10 des risques identifiés figurent notamment :
– Les risques liés aux tensions géopolitiques qui constitueront le défi le plus important en matière de mobilité pour les organisations ;
– la cybercriminalité qui prendra elle « de l’ampleur » et « constituera un risque croissant pour la sécurité » ;
– le changement climatique qui augmentera la fréquence des perturbations de voyage liées à l’environnement ;
– l’apparition de maladies infectieuses causées par des agents pathogènes établis et émergents qui « augmentera en raison de multiples facteurs tels que le changement climatique, l’urbanisation croissante, la diminution du nombre de vaccins et une instabilité sécuritaire », estime le Comité de gestion des risques de voyage.
« Il est important que les organisations prennent les devants par rapport aux perturbations potentielles de voyage qu’elles peuvent rencontrer », a déclaré Philippe Guibert, directeur médical régional de la branche Europe Health Consulting au sein d’International SOS, cité dans le communiqué. Selon lui, « grâce à des informations, des outils et une assistance adaptée, les organisations pourront protéger leurs collaborateurs ». D’où la publication annuelle de la Travel Risk Map d’International SOS.
Desk Moci
Pour en savoir plus :
Consulter la Travel Risk Map 2020 disponible en PDF en cliquant ICI