Les
grands constructeurs français seront tous présents au 14ème salon
automobile Auto Shanghai 2011 qui se déroulera du 21 au 28 avril. Renault y
exposera huit modèles. Faurecia (détenu à 57,43% par PSA
Peugeot Citroën), qui multiplie les coentreprises en Chine, a inauguré une semaine avant ce
salon un centre de recherche & développement situé à Shanghai et dans
lequel il a investi 5 millions d’euros.
PSA Peugot Citroën, sera aussi présent au salon, car il nourrit de
grandes ambitions en Chine. Le groupe a déjà un long
partenariat avec Dongfeng Motor, troisième constructeur chinois, pour fabriquer
la Peugeot
408, un modèle destiné aux pays émergents, et la Citroën C5. PSA y a écoulé 375 000
véhicules l’an passé, faisant de la
Chine son second marché mondial après la France.
Pour se
faire, il va se conformer à la
législation chinoise qui impose désormais de créer et développer des marques destinées
spécifiquement au marché chinois en coentreprise avec des constructeurs
chinois. Aussi, a-t-il créé une nouvelle coentreprise (investissement initial :
900 millions d’euros) avec le quatrième constructeur automobile chinois Chang’an
Automobile Group, détenu par l’Etat, qui doit encore être validée par le
gouvernement chinois. Cette coentreprise à 50/50 produira la DS5 et une nouvelle marque qui
verra le jour d’ici un an. Grâce à ce double partenariat, le groupe ambitionne
de porter sa part du marché chinois de 3,3% en 2010 à 8% entre 2015 et 2020.
Le marché chinois est porteur pour tous les constructeurs étrangers, sachant que seulement 5% des Chinois possèdent une automobile. Le plus grand
nombre achète encore des modèles d’accès ou de milieu de gamme. Mais il y a
aussi de plus en plus d’intérêt pour les modèles statutaires ou de luxe, bien
plus rémunérateurs pour les constructeurs. Enfin, constructeurs chinois et
occidentaux sont à couteaux tirés pour introduire des «véhicules verts», qui
devraient devenir un marché d’avenir en Chine.
Pour
autant, le marché chinois est à la fois très compétitif et va être soumis à de
nouvelles contraintes. En effet, durant le salon auto de Shanghai, les constructeurs
et équipementiers viendront de pas moins de 20 pays, sans compter les
compétiteurs chinois qui entendent aussi s’imposer sur leur marché national. D’autre
part, après une croissance des ventes de + 32% (18,1 millions d’unités) en 2010,
celle-ci ne devrait être qu’à un chiffre cette année (9% au premier trimestre).
En
effet, les contraintes ne cessent de se multiplier. Ainsi les mégapoles de Shanghai
et Pékin ne cessent de durcir leurs règles de circulation (alternance, tarifs
des plaques d’immatriculation en hausse, etc). L’arrêt des incitations fiscales
chinoises destinées à l’automobile a déjà entraîné un coup de frein sur le
nombre de ventes depuis le début de l’année. Une nouvelle réglementation va en outre être
introduire pour augmenter sensiblement les pénalités imposées (financières et
de la prison) aux constructeurs qui effectueront des rappels de véhicules. Enfin,
le nouvel intérêt des autorités chinoises est tourné vers le développement d’automobiles
à énergie alternative d’ici à 2020.
Jean-François
Tournoud