Dans le commerce international, les services prennent une part croissante. L’OMC (Organisation mondiale du commerce), dans l’édition 2019 de son rapport sur le commerce international, indique ainsi que depuis 2005, les échanges de services ont augmenté de 5,4 %, pendant que les marchandises ont affiché une hausse de leur commerce de 4,6 % en moyenne.
Plus important encore, ce n’est pas fini, puisque la part de services dans les échanges de la planète pourrait encore bondir de 50 % d’ici 2040. « Les chaînes de valeur mondiales des marchandises ne pourraient fonctionner sans services de logistique et de communication », rappelle Roberto Azevêdo, le directeur général, pour qui le dernier rapport de l’Organisation mondiale du commerce permet « de remédier à un oubli ». Les services, qui ne pesaient que pour 9 % en 1970, représentent aujourd’hui à 20 % et ce niveau pourrait grimper à 33 % d’ici à 2040.
Les services, gisements d’emplois
Cette évolution est, somme toute, logique. « De la logistique à la finance, en passant par l’informatique, les services sont devenus la colonne vertébrale indispensable de nos économies.
Les services génèrent plus des deux tiers de la production économique. Ils représentent plus des deux tiers des emplois dans les pays en développement et les quatre cinquièmes des emplois dans les développés », explique encore Robert Azevêdo. Par ailleurs, « grâce à la numérisation, les services qui devaient auparavant être fournis en face à face, comme l’éducation, peuvent désormais être fournis à distance ».
Pays en développement : 50 % des échanges par cinq États
C’est notamment le cas dans les pays en développement. Le rapport de l’OMC, qui a revu récemment ses prévisions de hausse du commerce international, indique que leur part dans le commerce mondial des services a augmenté de plus de 10 % depuis 2005 et que 50 % des échanges en 2017 étaient réalisés par cinq d’entre eux : Chine, Hong Kong, Inde, Corée et Singapour.
Le rapport constate encore que si les pays en développement étaient en mesure d’adopter les technologies numériques, leur part dans le commerce mondial des services pourrait augmenter d’environ 15 % d’ici 2040.
Or, malgré leur recul de 9 % entre 2000 et 2017, les obstacles au commerce des services, principalement des mesures réglementaires, restent beaucoup plus élevés que ceux du commerce des biens. Pour que les services deviennent « un puissant moteur de croissance », les auteurs du rapport appellent ainsi à une coopération internationale poussée.
F.P