La Suisse reste le pays le plus innovant au monde, d’après la dernière édition de l’Indice mondial de l’innovation, en anglais « Global Innovation Index – GII », publié conjointement par l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI), l’université américaine Cornell (New York) et l’école française de management Insead.
La Suède et les États-Unis occupent respectivement les deuxième et troisième marches du podium.
L’Indice mondial de l’innovation est un classement annuel des capacités et des performances de 129 pays et économies en matière d’innovation, en se basant sur 80 indicateurs. Ces derniers vont des investissements dans la recherche-développement (R&D) aux demandes internationales de brevet en passant par les demandes d’enregistrement international de marques.
L’édition 2019 intègre par ailleurs de nouveaux indicateurs comme la création d’applications mobiles (de santé en particulier) et les exportations de produits de haute technologie.
Les États-Unis font leur entrée dans le Top 3
Pour la neuvième année consécutive, la nation helvétique arrive donc en première position du classement. Ses bonnes performances continues « se traduisent par d’excellents résultats en matière d’innovation, notamment pour ce qui est des demandes de brevet, des recettes tirées de la propriété intellectuelle et des produits manufacturés de haute technologie », commente le rapport.
La Suède, grâce à ses infrastructures développées, ses entreprises innovantes et ses produits créatifs et technologiques, se hisse au deuxième rang. Le pays scandinave gagne une place par rapport au classement 2018. Il enregistre des améliorations importantes dans les résultats de l’innovation et conserve une position élevée s’agissant du dépôt de demandes de brevet.
Quant aux États-Unis, ils font un bond de la 6ème (classement 2018) à la 3ème place. La patrie de l’Oncle Sam dispose d’entreprises mondiales très actives dans la R&D, ainsi que de publications scientifiques et d’universités de premier plan, analyse le rapport. Les États-Unis arrivent en tête du classement mondial pour ce qui est de la qualité de l’innovation. Ils abritent en outre 26 des 100 meilleurs pôles scientifiques et technologiques au monde.
La France 16ème au niveau mondial et 9ème au niveau européen
De son côté, la France maintient la position qu’elle occupait dans la précédente édition du classement au 16ème rang mondial, devant le Canada (17ème) mais derrière le Japon (15ème) et la Chine (14ème).
L’ex-Empire du Milieu affiche une progression rapide au classement passant, en un an, de la 17ème à la 14ème place de l’Indice. La deuxième puissance économique mondiale poursuit son ascension dans le classement « pour se placer résolument parmi les chefs de file mondiaux de l’innovation », observe le rapport.
La Chine conserve par ailleurs sa première place pour la qualité de l’innovation parmi les économies à revenu intermédiaire du classement, pour la septième année consécutive. En outre, elle atteint les premiers rangs pour les brevets, les dessins et modèles et les marques par pays d’origine, ainsi que pour les exportations de produits de haute technologie et de produits créatifs. De plus, avec la présence sur son sol de 18 des meilleurs pôles scientifiques et technologiques au monde, le géant planétaire arrive en deuxième position, devancé par les États-Unis pour cet indicateur.
Au niveau européen, l’Hexagone arrive toutefois à la 9ème position. Outre la Suisse et la Suède, la France est devancée par six autres pays européens : les Pays-Bas, le Royaume-Uni, la Finlande, le Danemark, l’Allemagne et l’Irlande.
Des points forts et des points faibles
Bien qu’il soit en dehors du Top 10 du classement, le pays des Lumières se distingue par des points forts dont le capital humain et la recherche (qualité du système éducatif etc.) ; les infrastructures (technologies de l’information et de la communication (TIC), transport, énergie…) ; son marché intérieur (disponibilité du crédit, accès au marché international, un environnement en faveur de l’investissement…) ; création et innovation technologiques (demandes brevet…).
Bénéficiant, sans doute, d’un nouveau tournant dans les politiques gouvernementales en matière d’innovation et de sciences, des progrès sont également visibles en France dans d’autres domaines liés aux universités et à la recherche (qualité des universités et des chercheurs…).
Malgré ces tendances encourageantes, le pays occupe néanmoins une place relativement faible dans certaines catégories telles que la facilité d’obtention de crédit, la croissance de la productivité, les exportations de services de TIC etc.
Dans ses conclusions, le rapport relève que les dépenses publiques en R&D – en particulier dans certains pays à revenu élevé – augmentent « lentement voire pas du tout ». Pour les auteurs de l’étude, ce constat est « préoccupant compte tenu du rôle central que joue le secteur public dans le financement de la recherche-développement fondamentale et d’autres activités de recherche sans valeur commerciale immédiate, qui sont essentielles aux innovations futures ».
De même, selon le rapport, le protectionnisme dans les échanges commerciaux présente des risques pour les innovations futures. Si rien n’est fait, la montée du protectionnisme entraînera un ralentissement de la croissance de la productivité et de la diffusion de l’innovation dans le monde, conclut le rapport.
Desk Moci
Pour en savoir plus :
– Consultez le classement 2019 du Global Innovation Index en fichier PDF joint ci-dessous
– Consultez le Global Innovation Index 2019 sur le site de l’OMPI : https://www.wipo.int/pressroom/fr/articles/2019/article_0008.html