Le Groupement des industries de construction et activités navales (Gican) organisera son Assemblée générale le 7 juin, soit deux semaines après le Conseil national de l’industrie (CNI, voir fichier joint) et trois semaines après le CNI International, qui se sont tenus tour à tour le 23 mai et le 14 mai. Le développement international et l’export seront en bonne place au menu des discussions.
En effet, ce sera l’occasion de revenir sur la feuille de route à l’international, déposé par le Comité stratégique de filière (CSF) des industries de la mer, lors du CNI International. Président du Gican et de Naval Group, Hervé Guillou est également à la tête de ce CSF. Rappelons que ce dernier constitue l’un des 18 comités stratégiques de filière constitués sous l’égide du CNI présidé par le Premier ministre et qui regroupe quatre organisations professionnelles : outre le Gican, Evolen (Association de l’industrie parapétrolière), Ser (Syndicat des énergies renouvelables) et Fin (Fédération des industries nautiques).
La filière veut son accélérateur à l’export
D’après nos informations, la feuille de route déposée lors du CNI International comprend un certains nombre de « demandes de simplification en matière de crédit export, de soutien à l’international pour participer à des séminaires ou des salons, d’appui plus systématique en matière de crédit impôt recherche et de mise en place d’un accélérateur Export, soit avec Stratexio, soit avec Bpifrance ».
Dans le Lego qui se met en place, toute l’Équipe de France doit être réunie par souci de cohérence, y compris les pôles de compétitivité et les Régions. Ce travail de structuration de la filière ne se fera pas en un jour. D’autant plus que face à la compétition internationale, la France a également besoin de l’Union européenne (UE). A cet égard, profitant de la campagne pour les dernières élections européennes (23-26 mai), le Gican a publié avant le scrutin un communiqué appelant à la mise en place d’une « stratégie industrielle et maritime ambitieuse pour l’Europe ».
« Il n’y a pas que la Commission européenne et le Conseil européen. Le Parlement européen est aussi fondamental et les députés n’ont pas forcément une connaissance fine de notre secteur », explique au Moci François Lambert, délégué général du Gican. La principale menace pour le secteur est la compétition planétaire qui se durcit avec l’émergence de la Chine.
« Nous regrouper au niveau européen »
Si Naval Group et l’italien Fincantieri ont commencé à se rapprocher, avec un premier accord en octobre dernier portant sur une commande de navires ravitailleurs par la France, les deux constructeurs européens (9,3 milliards de dollars de CA ensemble et 34 3600 salariés) apparaissent quelque peu désarmés face au numéro un mondial China State Shipbuilding Corporation / CSSC (29,8 milliards de CA et 70 000 employés).
« Nous devons absolument nous regrouper au niveau européen, avec les Espagnols, les Polonais ou encore les Allemands. Et cette logique ne doit pas concerner que les grands noms, chacun doit se positionner », affirme François Lambert.
Dans le même esprit, le Gican souhaite que les règles des appels d’offres en matière de recherche et développement aux niveaux régional, national et européens soient harmonisés, de façon à permettre aux PME comme aux grandes entreprises de participer à l’ensemble de ces appels d’offres et non pas d’être obligées de se spécialiser soit dans les appels d’offres régionaux, soit nationaux, soit européens.
Enfin, le Gican entend se positionner sur un nouveau dispositif national de renforcement des ressources humaines, calqué sur le Volontariat international en entreprise (VIE), qui a été lancé officiellement lors du CNI. Il s’agit du Volontariat territorial en entreprise (VTE), qui débutera en septembre prochain.
« Ce dispositif nous intéresse, a encore confié François Lambert. C’est, après le VIE, un peu le chaînon manquant qui va permettre à un jeune d’une école de commerce, d’ingénieurs, de Sciences Po d’appréhender la réalité d’une entreprise avant d’aller à l’international et de s’immerger dans l’industrie ». Dans un premier temps, l’objectif de l’État est de lancer 100 VTE, tout secteur confondu.
François Pargny