« Nous espérons que cela va se décanter. » Fayçal Moussaoui, directeur technique de la filiale de la société d’ingénierie française SCE, n’en dira pas plus. Cet ingénieur algérien, recruté en 2007 par SCE, qui venait de remporter deux contrats pour les études d’un réseau d’eau potable et d’assainissement à Jijel, évoque l’attentisme dans lequel sa société est plongée, à l’instar d’un certain nombre d’autres, depuis l’introduction de la nouvelle réglementation des 49/51. Celle-ci oblige depuis 2009 les investisseurs étrangers à céder 51 % du capital de leur société à un actionnariat algérien. Mais ses modalités d’application sont sujettes à interprétation. Et le gouvernement vient de laisser entendre qu’il y aurait des assouplissements pour les PME. En attendant, la demande d’agrément de SCE Algérie pour pouvoir répondre aux appels d’offres publics nationaux est bloquée par le ministère des Ressources en eau « qui nous a demandé de nous mettre en conformité ». De quoi freiner les projets de développement de cette société. Pourtant, celle-ci travaille en partenariat avec un bureau d’étude algérien, EHE (Engineering, Hydraulique, Environnement) et a, au fil des contrats, transmis son savoir-faire aux ingénieurs et techniciens algériens. « Elle m’a formé à des techniques telles que la métrologie, l’inspection des réseaux par caméras, etc. », souligne Fayçal Moussaoui, qui vient d’EHE. Pour l’heure, c’est l’expectative, et l’espoir d’une clarification des règles du jeu.
Christine Gilguy