Signature de son Plan régional d’internationalisation des
entreprises (PRIE), mise sur les rails de la nouvelle structure Bretagne
commerce international (BCI), organisation de la première édition d’un forum
d’affaires régional Open de l’international dédié aux entrepreneurs bretons qui
a mobilisé près de 800 participants pour plus de 1700 rendez-vous btob :
la Bretagne est, depuis le 8 juillet, en ordre de marche pour dynamiser son
commerce extérieur.
C’est en effet hier à Rennes, à l’occasion de son premier
Open de l’international organisé au stade rennais, et en présence de Nicole
Bricq, ministre du Commerce extérieur, que la Région et les différents acteurs
de son dispositif d’accompagnement à l’international ont paraphé le PRIE.
Pas
d’objectif chiffré vraiment précis dans ce PRIE, qui devrait être complété,
avant la fin de l’année, par une autre document stratégique en cours
d’élaboration, la Stratégie régionale de développement économique et d’innovation
(SRDEI), qui doit, notamment, détailler les objectifs de la région à
l’international et ses priorités en matière de pays et de filières. Mais une
volonté d’inscrire dans le marbre une façon de travailler pour concrétiser un
potentiel exportateur estimé élevé, dans l’agroalimentaire et l’élevage mais
aussi le ferroviaire ou le numérique, avec à la clé, des milliers d’emplois.
L’ambition et la méthode bretonnes : ensemble pour 6 à 7 milliards
de plus
L’ambition d’abord. «Les exportations bretonnes ont atteint
11 milliards d’euros en 2012, soit 2,6 % des exportations totales de la France
alors que notre région représente 4,4 % du PIB national. Si les exportations
étaient à la hauteur de la part de l’économie bretonne dans le PIB, c’est
6 à 7 milliards d’euros d’exportations supplémentaires qui seraient
générées » a résumé Pierrick Massiot, le président du conseil régional (à côté de Nicole Bricq sur notre photo),
lors de l’assemblée générale de Bretagne
commerce international, organisée sur une tribune du stade en marge du forum.
La méthode ensuite. La stratégie de la Région pour prendre
en main son destin international s’est ainsi déroulé en trois actes a rappelé Pierrick Massiot : Acte 1, lancé par son prédécesseur l’actuel ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian avec l’appui du président de la Chambre de commerce et d’industrie de Bretagne Alain Daher :
la fusion entre CCI Internationale et Bretagne international, l’ancienne structure financée par le
conseil régional pour créer BCI, décidée le 10 juillet 2012 (1); acte 2 : la signature du PRIE par tous les acteurs
partie prenante ; et enfin acte 3, le SRDEI, qui sera présenté avant la fin de
l’année.
La création de BCI, effective depuis le 1er janvier 2013, est, en l’occurrence, un symbole fort
dans le microcosme régional du commerce extérieur et pour les entreprises du
cru : il a mis fin à d’anciennes querelles de chapelles pour fédérer
différents organismes au sein d’une association où les chefs d’entreprises
bretons sont massivement présents dans les organes de gouvernance – ils composent l’essentiel du directoire de BCI dont le président, Gilles Falch’un, dirige le groupe
agroialimentaire diversifié Sill (lait, boissons) – avec pour objectif un
accompagnement des entreprises à l’international plus lisible et plus efficace.
Un réseau « qui ne coûte que si l’on s’en sert »
C’est d’ailleurs le 1er juillet que les 15 agents
de CCI International, répartis sur tout le vaste territoire breton ont rejoint les 26 permanents de BCI, basé à Rennes.
BCI développe des coopérations avec tous les organismes publics et privés du dispositif d’appui à l’export : Ubifrance,
bpifrance export, CCEF, CCI françaises à l’étranger, Sopexa, Adepta, consultants
privés, etc. Elle a noué des accords de partenariats avec quelques 105 partenaires publics,
para-publics et privés, qui lui assurent un réseau de relais dans quelques 80
pays pour organiser missions collectives ou accompagnements individuels, un
réseau « qui ne coûte que si l’on s’en sert » précise Vincent
Chamaret, le directeur général de BCI. Association loi 1901, le budget de l’association, abondé
par le Conseil régional, est de 3,6 millions d’euros par an, auquel s’ajoute désormais
900 000 euros de la CCI Bretagne.
Ce « pack breton à l’international » est, pour le président du conseil régional, le
« symbole de cette volonté des Bretons d’aller à l’international
ensemble ». Une démarche que n’a pas manqué de saluer la ministre du
Commerce extérieur –« Madame Bricq l’a rêvé, la Bretagne l’a fait »
s’est-elle exclamée devant les membres de BCI-, tant elle va dans le sens des
réformes qu’elle aimerait conduire au niveau national : « Vous êtes
des précurseurs dans la stratégie nationale que j’essaye de décliner » a-t-elle
dit, avant d’annoncer que « dans la complémentarité, je recommanderai de
réunir CCI International et Ubifrance » au prochain Comité
interministériel de modernisation de l’action publique (Cimap), chargé de
décider des réformes à mener dans un certain nombre de domaines, dont le
dispositif d’appui à l’internationalisation des entreprises (2).
Christine Gilguy,
envoyée spéciale à Rennes
(1) Relire notamment : Bretagne : pourquoi le modèle breton suscite l’intérêt de Bercy
(2) Lire notamment, dans les dernières éditions de la Lettre confidentielle,
–
Le rapport Queyranne plaide pour le renforcement d’Ubifrance et des Régions
– Les mesures choc de la Mission Desponts / Bentejac pour réformer le millefeuille