Si la sous-traitance française a redressé la tête en 2010, elle le doit plus à l’international qu’à son marché domestique, et notamment à l’Allemagne, a expliqué le consultant Daniel Coué, lors de la présentation, le 26 mai, de la 41e édition du Midest, premier salon mondial spécialisé (18-20 novembre 2011, Paris) dans la sous-traitance industrielle.
Selon Daniel Coué, l’Allemagne a joué son rôle de locomotive en Europe, même si France a également vendu dans le reste du continent et même dans les nations émergentes : Inde, Chine ou Brésil. « La France n’a pas retrouvé ses niveaux de 2007 et 2008, mais le taux d’exportation doit être aujourd’hui repassé au-dessus de 25 % », estime Daniel Coué. Dans l’Hexagone, les sociétés de plus de 20 personnes, malgré leur petit nombre (à peine 20 % des 30 320 entreprises), constituent la force de frappe de la sous-traitance, avec 78 % des effectifs et 82 % des livraisons. L’an dernier, ces entreprises sont repassées en un an d’un taux d’exportation de 24,6 % à 25,4 %.
Pour autant, l’amélioration constatée n’est pas suffisante pour permettre à la balance commerciale d’être équilibrée, car, dans le même temps, les importations ont également augmenté. Le taux de couverture des importations par les exportations serait ainsi de l’ordre de 85 %, ce qui est moins bien qu’en 2009 (90 %), mais mieux qu’en 2008 (83 %).
Avec un chiffre d’affaires de 68 milliards en 2010 (+ 8 milliards en un an), la sous-traitance française s’est placée en deuxième position en Europe, loin derrière l’Allemagne, numéro un avec un montant de près de 119 milliards d’euros (+ 23,5 milliards sur 2009), mais devant l’Italie, avec 46 milliards (+ 8 milliards), le Royaume-Uni, avec 39 milliards (+ 5,5 milliards), et l’Espagne, avec 36 milliards (+ 5 milliards).
Les hausses constatées sur ces cinq marchés leaders (au total, de 50 milliards) expliquent en grande partie le rebond du marché européen, qui s’est ainsi élevé à 453 milliards d’euros en 2010. Le chiffre d’affaires de la profession passant même à 477 milliards, avec l’intégration de la Norvège et la Suisse, et 585 milliards, avec l’adjonction de l’arc oriental, comprenant la Turquie et les ex-pays de l’Est hors Communauté des États indépendants (CEI).
En valeur relative, la France est le pays dont la progression du chiffre d’affaires est la moins forte des cinq grands pays (+ 13,3 %). A comparer à l’Espagne (+ 16,2 %), au Royaume-Uni (16,4 %), à l’Italie (+ 20,7 %) et, bien sûr, l’Allemagne (+ 24,7 %). « En 2010 en France, après un bond départ au premier semestre, on a noté un ralentissement, notamment en novembre-décembre. Mais depuis le début de l’année, l’activité semble repartie », se félicite Daniel Coué. Toutefois, prévient-il, « la sous-traitance française ne fera pas cette année + 10 % en volume comme en 2010, mais plutôt 4 à 5 % ».
François Pargny