« Nous voulons avec les gouvernements du Maroc, de
Tunisie et d’Algérie, développer la co-localisation », a affirmé Nicole
Bricq, ministre française du Commerce extérieur, aux 200 chefs d’entreprises
réunis à Bercy le 9 juillet pour la conférence « Avec vous à
l’international !». Selon elle, « ces pays du sud de la Méditerranée
ont l’ambition d’être une plateforme pour l’Afrique » et «
souhaitent que les entreprises françaises s’installent dans la durée, créent
des emplois, nouent des partenariats et partent à la conquête de nouveaux
marchés, notamment en Afrique et au Moyen-Orient ».
Aerolia : 600
emplois en Tunisie, 1 000 en France
Nicole Bricq a, toutefois, prévenu. « Il ne s’agit
pas de réserver à la France les segments les plus porteurs et d’exporter au
Maghreb les productions de base. Il s’agit bien de nous répartir la valeur
ajoutée avec le plus d’intelligence possible en considérant que le succès d’une
entreprise française sur place, qui crée de l’emploi et exporte depuis le
Maghreb vers l’Afrique, permet de créer des emplois chez nous, en
France », a-t-elle souligné.
C’est le cas, notamment en Tunisie, d’Aerolia, filiale
d’EADS spécialisée dans l’assemblage des nez des Airbus – qui travaille
également pour Bombardier ou Embraer – dont la ministre a visité le site à
l’occasion du déplacement du président Hollande les 4 et 5 juillet dernier. Non
seulement Aerolia a créé autour de lui un cluster de huit PME françaises, mais
« en 4 ans, a détaillé Nicole Bricq, plus de 600 personnes, jeunes, ont
été embauchées et formées en Tunisie, pendant que dans le même temps, 1 000
personnes ont été recrutées en France »
Jean-Louis Levet,
chargé d’identifier des filières en Algérie.
En Algérie, « cet exemple est reproductible »,
estime la ministre, qui a nommé, avec son collègue de l’Industrie, Arnaud Montebourg,
l’économiste Jean-Louis Levet « pour travailler sur ce sujet ». A la
demande de moci.com, Nicole Bricq a précisé qu’elle avait convenu avec son homologue
algérien en charge de l’Industrie, Chérif Rahmani, de lancer un travail
d’identification de filières permettant la mise en place de « chaînes de
valeur ».
Ce travail prendra du temps, car il faut effectuer un
travail de repérage filière par filière, mais Nicole Bricq estime qu’un bon
point de départ pourrait être l’équipement automobile, grâce à l’investissement
de Renault dans le pays. D’après nos informations, Jean-Marc Ayrault et Abdelmalek Sellal, les deux Premier ministres, devraient se rencontrer
avant la fin de l’année à Paris ou Alger.
Une
journée Agroalimentaire au Maroc
Nicole Bricq n’oublie pas non plus le Maroc,
où elle se déplacera fin novembre, parallèlement à la tenue d’une Journée
agroalimentaire, à Casablanca le 21 novembre, sous-titrée « Exporter et
investir au Maroc : de nouvelles opportunités » (voir fichiers
attachés). A cette réunion, qui aura demandé « deux ans de
maturation », d’après nos sources,
participeront la ministre marocaine de l’Agriculture et de la pêche
maritime, Aziz Akhannouch, et sans doute Guillaume Garot, le ministre français
délégué à l’Agroalimentaire.
Aujourd’hui, Nicole Bricq estime que l’Union pour la
Méditerranée (UpM) a « échoué, parce que c’était une construction par le
haut ». Il faut donc maintenant promouvoir des projets impliquant les
acteurs économiques. Selon elle, « les entreprises françaises doivent
travailler à une nouvelle étape, à un nouveau souffle avec le Maghreb ».
La ministre a tenu à clôturer sa démonstration, en citant
les propos d’un investisseur canadien s’implantant et rachetant dans l’Hexagone
une société horticole. Selon lui, a relaté la ministre, « la France est la
porte de l’Afrique ».
François
Pargny
Moci pratique
Fichiers joints sur la Journée Agroalimentaire, à Casablanca le 21 novembre
– dépliant
– programme