Le lancement d’une offre d’accompagnement en affacturage aux Etat-Unis est une première pour Factofrance, acteur affilié au groupe Crédit Mutuel, leader sur le marché français de l’affacturage avec un volume 34 milliards d’euros de factures financées en 2017. Car c’est la première fois qu’il fait une telle offre en dehors du marché européen où il est déjà solidement implanté, fournissant des solutions d’affacturage aux filiales de multinationales.
« Cela fait 10 ans que nous développons nos offres à l’international en Europe et nous sommes aujourd’hui présents dans une quinzaine de pays, confirme Pierre Salzman, directeur-général de Factofrance et de CM CIC Factor. Mais cette fois-ci, nous sortons de l’Europe pour suivre un client qui vient de racheter une société américaine ».
« Nous ne sommes pas dans une logique d’implantation géographique »
Aux Etats-Unis, il s’agit, pour Factofrance, d’offrir à ses clients grands comptes et multinationales une gestion des créances et du poste client homogène, dans la continuité de leur contrat européen, tout en prenant en compte les spécificités financières, juridiques, et comptables américaines.
Un partenariat avec la banque américaine Well Fargo a été noué pour la gestion des encaissements localement. Cette offre, qui vise des filiales réalisant au moins 50 millions de dollars de chiffre d’affaires, se justifie d’autant plus, selon Factofrance, que la demande existe alors que l’affacturage est moins développé aux Etats-Unis qu’en Europe.
Mais Factofrance ne compte pas remettre en question son modèle européen, qui est d’offrir à des multinationales une gestion centralisée et homogène de leur poste client, avec une approche française. « Nous ne sommes pas dans une logique d’implantation géographique », précise Pierre Salzman. « Nous avons des équipes multilingues qui peuvent gérer les postes clients dans les différents pays », en s’adaptant aux règles et pratiques locales. Pas question de se lancer dans la création de filiales à l’étranger.
L’international représente 20 % du volume de factures, Cofacrédit 10 %
Ce modèle a fait ses preuves jusqu’à présent puisque que l’international représente, selon Pierre Salzman, 20 % du volume de factures financées par Factofrance. S’y ajoutent les activités de Cofacrédit, la filiale spécialisée dans l’affacturage export, qui représente à elle seule 10 % du volume des factures.
Une spécificité du groupe. Historiquement, Cofacredit était en effet une co-entreprise créée avec Coface avant que ce dernier ne revende ses dernières parts minoritaires (36 %) à Factofrance, en juin 2018, dans le cadre du recentrage de sa stratégie sur l’assurance-crédit. Elle est exclusivement spécialisée sur la gestion et le financement des factures export, émises depuis la France, en s’appuyant sur des équipes multilingues.
Progression de l’international en 2018
Le premier client qui a donc expérimenté l’offre américaine est le groupe Novares, un industriel français de la plasturgie spécialisé dans l’automobile. Mais, selon Pierre Salzman, « des études sont en cours pour d’autres clients ».
L’international est un axe fort de la stratégie de Factofrance : « c’est un levier de croissance » confirme Pierre Salzman, qui ne souhaite pas livrer de chiffres avant la publication officielle des statistiques de l’ASF (Association des sociétés financières). Selon lui, les volumes ont été en forte croissance en 2018 : la progression de l’international aurait été « très largement au-dessus » du taux de croissance global de + 9 % affiché par le groupe Factofrance.
Christine Gilguy