Le dernier rapport semestriel du Bureau maritime international (IMB/International Maritime Bureau) de la Chambre de commerce international (ICC) confirme que la piraterie maritime au large des côtes somaliennes a connu une réduction drastique au premier semestre 2013, à son plus bas niveau depuis 2006. Mais cette bonne nouvelle en cache une mauvaise : les actes violents de piraterie connaissent un regain d’intensité aux larges des côtes de l’Afrique de l’Ouest et du Centre.
Un regain d’insécurité dans le Golfe de Guinée
Ainsi, quelques 31 incidents incluant attaques à mains armées ont été recensés en six mois dans le Golfe de Guinée, dont 4 avec prises d’otages. Dans le détail, quelque 56 marins ont été pris en otage dans cette zone et 30 membres d’équipage ont été kidnappés. Quelque 22 ont eu lieu aux larges de la côte nigerian, ou 28 membres d’équipages ont été kidnappés et où on a compté 5 blessés et un mort lors de ces incidents.
L’IMB relève que les pirates, qui étaient déjà un fléau pour les tankers et autres méthaniers de l’industrie pétrolière et gazière de la zone, s’attaquent désormais à un plus large éventail d’embarcations, touchant à présent les navires porte conteneurs, bien au-delà des limites territoriales.
Mais l’IBM estime aussi que les autorités de la région continuent à sous-estimer le nombre d’attaques. Il attend beaucoup de la signature par les autorités des Etats d’Afrique concernés, en juin dernier, de trois documents : un Code de conduite concernant à la répression de la piraterie, des attaques à main armées contre les navires et les activités maritimes illégales en Afrique de l’ouest et du centre (Code of Conduct Concerning the Repression of Piracy, Armed Robbery Against Ships, and Illicit Maritime Activity in West and Central Africa).
Amélioration de la situation aux large de la Somalie
En Afrique de l’Est, en revanche, la situation s’améliore par rapport aux années précédentes : « seulement » 8 actes de piraterie signalés au cours du premier semestre 2013, et 34 personnes prises en otage. Pour l’IMB, cette chute de la piraterie est imputable aux déploiement des flottes militaires internationales et aux mesures préventives prises par les flottes marchandes, qui ont recours à des personnels de sécurités privés. Deux navires ont pu ainsi être délivrés grâce à l’intervention de navires militaires. Fin juin 2013, les pirates somaliens détenaient toutefois encore 57 membres d’équipage en otage sur 4 navires et 11 autres à terre en des lieux inconnus.
Dans le reste du monde, une zone reste toujours dangereuse : les eaux indonésiennes, en particulier les ports et lieux de mouillage (48 attaques recensées). Au total, la tendance est tout de même à un léger mieux au niveau mondial. L’IMB a compté 138 incidents liés à la piraterie maritime au premier semestre dans le monde, soit un recul de 20 % (39 de moins) par rapport à la même période de 2012. Sept prises d’otage ont été enregistrées, contre 20 au premier semestre 2012, et le nombre de marins victimes est en chute drastique (127 contre 334).
Pour en savoir plus
– Le rapport complet peut être demandé sur le site de l’ICC, cliquez ici
– Consultez la cartographie de la piraterie maritime ici