Après un travail de réflexion de deux années à l’initiative de ses membres fondateurs, le Dakar Finance Cluster, institution vouée à fédérer les start-up sénégalaises et africaines de la tech, en particulier celles porteuses de ruptures technologiques, de croissance inclusive et d’emplois, a été lancée officiellement le 17 décembre à Paris au siège du Medef.
Dakar Finance Cluster a vocation à rayonner au-delà du Sénégal
Co-présidé par Cheikh Kanté, ministre sénégalais en charge du Plan Sénégal Emergent (PSE) et Christian de Boissieu, économiste, membre du Cercle des économistes, ce nouveau cluster a pour objectif de réunir l’écosystème sénégalais d’entreprises des fintechs, déjà riche et diversifié, et d’imposer le Sénégal comme chef de file dans les technologies financières appelées fintechs. L’ambition du cluster est de renforcer cette dynamique, dans l’intérêt du Sénégal, mais aussi dans celui de la sous-région ouest-africaine. « Nous n’allons certainement pas jouer Dakar contre Abidjan, mais au contraire montrer que l’essor de la place financière de Dakar en matière de start-up, de fintechs… grâce à un environnement favorable et incitatif, profitera au Sénégal mais aussi à l’ensemble de l’UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine) », tient à souligner le co-président de Dakar Finance Cluster Christian de Boissieu. « Et, pourquoi pas, à l’ensemble de la zone CÉDÉAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) », renchérit-il.
L’autre ambition du cluster est d’aider le Sénégal à conserver ses talents qui trop souvent quittent le pays vers d’autres horizons où des écosystèmes tech sont formés. « Nous avons besoin de fintechs dans tous les secteurs », a déclaré Cheikh Kanté lors du lancement parisien du cluster qu’il co-préside avec Christian de Boissieu. « Nous avons besoin de fintechs et d’innovation dans les domaines de l’agriculture, de la pêche, de l’éducation…. », a-t-il insisté.
Il s’agira donc pour le nouveau cluster d’attirer les talents et les jeunes pousses en leur offrant un écosystème de l’innovation digitale pour leur permettre d’innover, et ainsi d’apporter des nouvelles applications au secteur bancaire. En effet, les technologies financières conçues par les jeunes pousses contribuent à accroître l’inclusion financière en Afrique. Les transactions financières par téléphone mobile s’imposent de plus en plus sur le continent où 338 millions de comptes mobile money sont ouverts.
Dakar Finance Cluster compte plusieurs membres fondateurs parmi lesquels le pôle de compétitivité Finance Innovation, créé par l’État français en 2007, dédié à l’accompagnement et à la croissance des projets innovants pour la compétitivité de l’industrie financière française, la société française spécialisée dans l’audit, Mazars, et le cabinet d’audit PwC France et Afrique francophone. « La porte est totalement ouverte aux institutions financières africaines et européennes, et je ne doute pas, compte tenu de l’intérêt et de la portée du projet, de leur volonté de nous rejoindre très vite ! », a fait savoir Christian de Boissieu.
Pour l’heure, les deux co-présidents ont signé au Medef les statuts de l’association Dakar Finance Cluster (notre photo). Le siège de l’association qui va porter ce cluster sera installé à Dakar, la capital du pays, près du site universitaire de l’Excellence universitaire africaine (EUA). Inaugurée en octobre dernier, cette université propose des formations au niveau des meilleurs standards internationaux et adaptées aux besoins des entreprises et des administrations locales et internationales. Déjà opérationnel, l’EUA dont Cheikh Kanté préside le conseil d’administration, sera un partenaire privilégié du cluster en particulier dans les domaines de la formation des talents et de la recherche.
Les organes de gouvernance de l’association de Dakar Finance Cluster seront constitués dès le début de 2019. Le conseil d’administration désignera le directeur général du cluster.
Venice Affre