Alors que le ministre français du Redressement productif a
récemment défendu l’exploitation d’un gaz de schiste «écologique » au sein
d’une « compagnie publique et nationale », certains Etats membre de l’UE militent pour l’exploitation libre de leurs
ressources et contre une législation européenne contraignante qui alourdirait
les coûts d’extraction. La Commission, elle, proposera un cadre législatif cet
automne.
À l’heure actuelle, l’Europe – qui dispose de réserves
de schiste évaluées entre 3 000 et 12 000 milliards de m3 – avance en ordre
dispersé sur ce dossier. Car, si l’exploitation du gaz de schiste a participé à
la relance économique aux États-Unis, ses risques pour l’environnement
continuent à inquiéter un grand nombre de dirigeants européens.
Interdite en
France et en Bulgarie, la fracturation hydraulique, fait l’objet d’une
évaluation aux Pays-Bas, en Belgique. Même prudence affichée en République
tchèque ou en Italie. Celle-ci est en revanche autorisée en Pologne, en Espagne
au Royaume-Uni, en Hongrie et en Roumanie. La Lituanie a voté fin mai une loi
ouvrant la voie à un contrat de prospection et d’exploitation avec
l’énergéticien américain Chevron.
S’ils restent réticents sur la fracturation,
la Suède et le Danemark ont eux aussi délivré
quelques permis d’exploration. L’Allemagne, enfin, continue d’afficher une
certaine prudence mais ne s’oppose pas de façon catégorique à l’exploitation du
gaz de schiste. Pour Angela Merkel, l’absence de risques doit être démontrée et
son utilisation encadrée.
Quant à la Commission, elle n’est pas unanime. En son sein, le président Barroso et son commissaire à l’Énergie,
Günther Oettinger, voient plutôt d’un bon œil une exploitation contrôlée, au
niveau environnemental, des gaz non conventionnels.
Kattalin Landaburu, à Bruxelles