Partir travailler à l’étranger et accélérer sa carrière à l’international, telles sont les deux premières motivations des jeunes diplômés qui déposent leur candidature en ligne au volontariat international en entreprise (V.I.E) sur la plateforme Civiweb. C’est ce que révèle l’étude intitulée « V.I.E, l’exception française : accélérateur de carrière », réalisée conjointement par le centre d’expertise sur les aspirations professionnelles, Edhec NewGen Talent Centre, et Business France.
Les grands axes émergents de cette étude qui explore les critères déterminant des jeunes diplômés pour candidater au V.I.E, le choix de mission des candidats et leurs attentes ont été dévoilés le 18 octobre au siège parisien de Business France, l’agence nationale gestionnaire du dispositif V.I.E (notre photo).
« Actuellement 10 220 V.I.E sont en poste dans quasiment 120 pays », a annoncé Christophe Lecourtier, directeur général de Business France, en ouverture de la présentation des résultats de l’enquête. « On est le seul pays qui a inventé la formule du V.I.E », a-t-il fait remarquer. Chaque mois, plus de 3 500 jeunes s’inscrivent sur la plateforme en ligne Civiweb.
À travers cette étude menée conjointement avec l’Edhec NewGen Talent Centre, Business France a voulu mesurer auprès de la population des anciens volontaires, le taux de satisfaction de la formule du V.I.E, et valider le taux d’employabilité des jeunes à l’issue de leur mission.
Le V.I.E, un véritable atout sur le CV
« On ne part pas en V.I.E pour faire du tourisme, mais pour servir sa carrière », a prévenu d’emblée Manuelle Malot, directrice de l’Edhec NewGen Talent Centre, qui présentait dans l’amphithéâtre de Business France les résultats de l’enquête. L’étude montre en effet que les candidats au V.I.E partent travailler à l’étranger car ils se prédestinent à une carrière à vocation internationale. Autre constat, d’après l’enquête, les candidats au V.I.E ont déjà un goût prononcé pour l’international. « 76 % des candidats sont déjà partis à l’étranger pendant leurs études », a ainsi affirmé Manuelle Malot.
S’agissant des principales motivations des jeunes pour candidater au V.I.E, ‘trouver une opportunité professionnelle intéressante à l’étranger’ et ‘inscrire une expérience internationale sur son CV’, arrivent en tête des raisons citées respectivement par 92 % et 89 % anciens volontaires ayant effectué leur mission de V.I.E en dehors de l’Europe.
Le V.I.E, un levier pour accéder à l’emploi
La grande majorité (92 %) des participants ont été recrutés directement après leur V.I.E. l’enquête montre également que 78 % des anciens volontaires occupent aujourd’hui un poste en relation avec l’international. « C’est un chiffre absolument remarquable », a commenté Manuelle Malot. Ainsi, 60 % des anciens V.I.E, qui sont actuellement employés en France, occupent un poste avec des déplacements fréquents à l’étranger.
L’étude relève également que la quasi totalité (93 %) des anciens volontaires interrogés considèrent le V.I.E comme « un bon dispositif d’insertion professionnelle ». D’une part, parce que cette formule « permet d’acquérir une expérience significative », pour 40 % des participants à l’enquête, et d’autre, parce qu’il est « un atout » sur le CV, raison invoquée par 23 % des anciens volontaires sondés.
Enfin, dernière statistique pointée par l’enquête, 98 % des anciens V.I.E participants à l’enquête recommandent le V.I.E aux jeunes diplômés. « C’est un chiffre exceptionnel », a souligné pour sa part Michel Bauza, directeur du V.I.E à Business France.
Le discours de clôture a été prononcé par Marie Lebec, députée des Yvelines La République En marche (LREM), « marraine de la communauté V.I.E », comme l’a indiqué lors de son allocution d’ouverture Christophe Lecourtier.
Le V.I.E, un dispositif pour augmenter le nombre d’entreprises exportatrices
Pour Marie Lebec, membre de la commission des Affaires économiques de l’Assemblée nationale, les chiffres de l’enquête en particulier le taux de recommandation de 98 %, « sont la preuve de l’intérêt et de l’attractivité qu’ont les jeunes pour ce dispositif du V.I.E ». La jeune députée des Yvelines, très investie sur les questions de politiques de commerce extérieur et de soutien des entreprises à l’export, a souhaité adresser un message aux DRH et aux chefs d’entreprises présents dans l’amphithéâtre du siège de Business France.
« Si on veut continuer à développer le dispositif du V.I.E, il faut qu’on ait encore plus d’entreprises qui candidatent, et qui aient la volonté de se développer à l’international notamment en ayant recours au V.I.E », a-t-elle ainsi déclaré. Le V.I.E, estime-t-elle est un « très bel outil » permettant aux entreprises de « se propulser à l’international ». En effet, comme l’a rappelé la députée LREM, en France, « on a encore trop peu d’entreprises à l’international ».
Les V.I.E pourront être formés six mois en France avant leur départ en mission
Pour le volontaire, la formule du V.I.E, c’est généralement l’assurance d’être recruté par l’entreprise dans laquelle il a effectué sa mission de volontariat. En effet, comme l’a souligné Marie Lebec en citant les chiffres de l’étude, 92 % des jeunes sont recrutés à la fin de leur mission. « Et surtout, plus spécifiquement, 51 % des jeunes restent dans l’entreprise où ils ont effectué leur V.I.E ». Une statistique qui a toute son importance en particulier pour les PME car celles-ci forment les jeunes pendant leur mission. L’autre moitié ne reste pas et abandonnent souvent l’entreprise dans laquelle ils ont fait leur V.I.E pour des grands groupes.
Pour les PME, le dispositif du V.I.E, c’est également « un effort de formation », a reconnu Marie Lebec. L’encadrant du jeune volontaire doit en effet le former avant son départ à l’étranger. La durée maximum de formation en France est actuellement de 183 jours par année de volontariat. Et, une des contraintes pour les dirigeants d’entreprises qui font du grand export, c’est d’encadrer à distance, depuis le siège en France, le jeune V.I.E qui se trouve à des milliers de kilomètres.
Le projet de loi Pacte « Plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises », voté en première lecture à l’Assemblée nationale le 9 octobre dernier, prévoit l’adoption d’une nouvelle disposition pour permettre aux entreprises de former, en France, pendant une période de six mois les volontaires internationaux en entreprise. Une facilité pour les PME défendue ardemment par la députée des Yvelines en tant que rapporteure thématique de la commission à l’Assemblée nationale chargée d’examiner le projet de loi relatif à la croissance et la transformation des entreprises.
Marie Lebec est également revenue sur un autre aspect qui peut être amélioré, à savoir le profil des candidats. « Le V.I.E, a-t-elle affirmé, ça ne s’adresse pas qu’à des jeunes qui sortent de grandes écoles, ça s’adresse aussi à des Bac +2 à des Bacs +3 ». Seulement 26 % des jeunes recrutés en V.I.E ont un parcours universitaire. Conclusion, pour la députée, il faut promouvoir le dispositif auprès des PME mais aussi des jeunes qui sortent de formations Bac +2 ou Bac +3.
Autre sujet évoqué par la députée lors de son discours, l’apprentissage des langues. L’anglais, reconnaît-elle est généralement plus attractif que l’allemand. Pourtant, « l’Allemagne, c’est un grand partenaire de la France en matière de commerce », a-t-elle glissé. Autre point du dispositif, les zones géographiques. « Quand on regarde les chiffres, on voit qu’il y a 50 % des V.I.E qui sont implantés en Europe », a-t-elle exposé. Rien de surprenant puisque le marché unique existe. Mais selon la députée, il y a d’autres zones sur lesquelles la France doit être présente comme l’Afrique et le Moyen-Orient. « Il faut qu’on ait une balance qui soit équilibrée : 50 % des V.I.E en Europe mais aussi beaucoup plus au grand export », a-t-elle recommandé rappelant que le dispositif reste « un excellent moyen de partir à l’export, et ça c’est quelque chose dont on a besoin en France ».
Venice Affre
Pour prolonger :
Consultez l’étude sur le V.I.E Edhec NewGen Talent Centre / Business France en fichier PDF ci-dessous