Le 49e salon aéronautique du Bourget, qui a eu lieu du 20 au 26
juin, a permis à l’avionneur européen Airbus, du groupe EADS, d’enregistrer des
commandes historiques, dépassant son rival américain Boeing. L’européen a ainsi
engrangé 730 commandes et engagements d’achat (418 fermes et 312 options),
tous types d’avions confondus, pour un montant total de 72 milliards de
dollars. « Le succès d’Airbus est remarquable, (…), c’est le signe que la
reprise économique est là », a déclaré le Premier ministre François Fillon
lors de sa visite le 23 juin.
Ces résultats sans précédents sont surtout dus au succès de
l’A320 Neo. Equipé d’un moteur moins gourmand en carburant
– il réduit de 15 % la consommation-, cet aéronef a récolté 667 commandes
sur le salon. La compagnie malaisienne à bas coût AirAsia détient le record
avec une commande de 200 appareils. Cela représente un montant de 18,5
milliards de dollars au prix catalogue, surpassant ainsi le précédent record
enregistré peu avant, avec une commande de 180 moyen-courriers A320 pour la
compagnie indienne à bas coût IndiGo. Une autre compagnie asiatique à bas
coûts, l’indienne GoAir, a passé une commande ferme pour 72 A320 Neo,
confirmant une intention exprimée récemment.
« C’est la démonstration que la voie
européenne, la voie de la coopération est la seule qui puisse permettre à
l’industrie aéronautique européenne de continuer à se développer et à innover »
assurait François Fillon. Depuis son lancement en décembre 2010 et quatre ans
avant sa date d’entrée en service, le Neo totalise désormais 1000 commandes et
options d’achat, dont 667 fermes, informe le constructeur.
Airbus reste néanmoins distancé par Boeing sur le terrain des avions long-courriers,
avec 51 commandes et engagements d’achat pour l’américain, contre 29 pour
Airbus. Une autre ombre pèse au tableau concernant l’A380. En effet, la Chine menace d’annuler la
commande de dix Airbus A380 effectuée par la compagnie Hong Kong Airlines,
d’une valeur catalogue de 2,7 milliards d’euros. Ceci afin de montrer le désaccord
chinois face au système de quotas d’émissions de CO2 que l’Union européenne (UE) a
mis en place, rapporte le Financial Times. L’UE a récemment adopté une
réglementation pour intégrer le transport aérien dans le système d’échange de
quotas d’émissions de CO2, à partir du 1er janvier 2012, pour lutter contre
le réchauffement climatique.
Alix Cauchoix