L’optimisme ne cesse de grandir
en Allemagne. Alors qu’il y a encore peu les instituts de conjoncture tablaient
sur une croissance de 3,5 % cette année, ce chiffre vient d’être réévalué à 4
%. Ce taux serait donc supérieur à celui de 2010 (3,6 %), ce qui renforce la
confiance retrouvée des industriels, des distributeurs et des consommateurs
outre-Rhin, après la chute en 2009 du produit intérieur brut allemand (- 4,7
%).
Il est vrai que les exportations
de marchandises ont renoué avec une croissance forte. D’après la société GTIS,
elles ont gagné 19,45 % en 2010 et 17,22 % pendant les quatre premiers mois de
l’année, après s’être effondrées de 18,4 % en 2009. Parmi ses dix premiers clients,
la plus forte hausse en ce début d’année est avec la Chine, dont le Premier
ministre Wen Jiabao, en visite en Allemagne, vient de signer des contrats
importants avec la chancelière Angela
Merkel.
Ces deux géants du commerce mondial renforcent leurs liens, comme le montre
encore la décision du groupe de télécommunications Huawei de construire
un centre de R & D à Düsseldorf.
Même constat du côté des
importations. Après une reprise forte en 2010 de 21,3 %, elles ont encore bondi
de 20,4 % de janvier à avril 2011. En 2010, la consommation a progressé de 0,7
% et cette année on s’attend à de fortes hausses de salaires. « Il ne
faut, toutefois, pas espérer un miracle de la consommation et du commerce
alimentaire en Allemagne, deuxième poste de dépenses après le logement »,
avertissait Jean-Pierre Houssel, chef du pôle agroalimentaire à la Mission
économique Ubifrance à Düsseldorf, lors d’une réunion sur l’Allemagne, le 28
juin, au ministre français de l’Agriculture, auquel moci.com était le seul
média convié. Certaines évolutions doivent, cependant, être notées, comme une
petite tendance vers l’alimentation de plaisir et de convivialité et
l’apparition de mouvements de consommation à fort potentiel de pouvoir d’achat. D’après l’agence Germany Trade
& Invest (GTI), les importations allemandes en provenance de France, après
être descendues à 54,6 milliards d’euros en 2009, sont remontées en 2010, sans,
toutefois, renouer, avec 61,8 milliards, avec les niveaux des années 2007 (64,9
milliards), 2008 (66,7 milliards) et même 2006 (62,1 milliards). Les principaux
postes d’achat sont la chimie (15 %), les véhicules et pièces détachées (10 %),
les machines (9 %), devant l’alimentation et les boissons (6 %).
Pour autant, Jean-Pierre Houssel a
identifié certaines opportunités ou possibilités d’affaires pour les
entreprises agroalimentaires outre-Rhin : dans le vin, notamment chez les
cavistes, la charcuterie à base de volaille ou allégée, les fruits et légumes
de qualité, tel que les choux-fleurs, les pommes de terre et les abricots, les
produits frais et surgelés et les céréales.
François Pargny