Après trois trimestres consécutifs relativement stables, le déficit de la balance commerciale française s’est dégradé, augmentant de 1,7 milliard d’euros au premier trimestre 2018 pour s’établir à -15,8 milliards d’euros, d’après les derniers chiffres trimestriels de la Douane publiés en mai. Toutefois, le déficit « reste à un niveau nettement inférieur à celui du premier trimestre 2017 », nuance la Douane. En effet, au cours de cette période, celui-ci avait atteint les -19 milliards d’euros.
Les exportations se sont inscrites en nette baisse tandis que les importations sont demeurées quasi stables (-0,1 %) au cours de cette période. Les exportations ont ainsi reculé de 1,3 % à 119,7 milliards d’euros, après une hausse de 1,3 % au quatrième trimestre 2017. La contraction des exportations « est la conséquence des contre-performances de l’aéronautique et, dans de moindres proportions, de la baisse des ventes de la plupart des autres biens manufacturés», commente la Douane. De leur côté, les importations se sont élevées à 135,5 milliards d’euros.
Dégradation du solde manufacturier et facture énergétique
Le solde manufacturier se dégrade, notamment en raison de la forte diminution de l’excédent aéronautique. Après leur hausse de +4,8 % au quatrième trimestre 2017, les livraisons aéronautiques et spatiales ont reculé très fortement (-14,5 %) au premier trimestre 2018. « Le fléchissement des ventes d’avions relève, en partie, du contrecoup de l’accélération des exportations qui est intervenue, pour la deuxième fois consécutive, en fin d’année dernière », indique la Douane. Un net repli des ventes a été observé en mars, mois durant lequel, les livraisons d’Airbus ont atteint 1,45 milliard d’euros pour 20 appareils, contre 2,16 milliards d’euros pour 25 appareils en février et 1,17 milliard d’euros pour 13 appareils en janvier. Le montant trimestriel des livraisons aéronautiques décroît fortement en raison de difficultés temporaires de production. Le solde aéronautique s’est donc dégradé de 1,6 milliard d’euros au premier trimestre.
En ce qui concerne les livraisons de navires, elles ont pesé fortement dans les exportations de biens manufacturés du fait d’une livraison exceptionnelle aux États-Unis de paquebots et de bateaux de croisières, qui a permis à la filière de l’industrie navale de dégager un excédent de 1,3 milliard d’euros au premier trimestre.
S’agissant du déficit énergétique, il est reparti à la hausse et a atteint -10,5 milliards d’euros au premier trimestre 2018, « soit son record depuis 2016 », note la Douane. Cet alourdissement du déficit énergétique s’explique par la hausse des achats d’hydrocarbures naturels (+6,2 %) et de pétrole raffiné (+5,3 %) conjuguée à l’évolution des cours du Brent. Les cours du pétrole ont de nouveau augmenté au premier trimestre 2018, s’établissant à près de 67 dollars par baril, « soit un niveau qui n’avait pas été atteint depuis 2015 », relève la Douane.
Venice Affre
Pour prolonger :
– Commerce extérieur / France : le déficit se réduit légèrement en février (Douane)