Pays le plus peuplé et deuxième
économie du continent derrière l’Afrique du Sud, le Nigeria est parvenu à
libéraliser son régime commercial ces dernières années, note l’Organisation
mondiale du commerce (OMC),
dans le quatrième examen de la politique et des pratiques commerciales
nigérianes. C’est ainsi que le droit de douane moyen a chuté de 28,6 % en 2003
à 11,9 % en 2009.
De plus, indique l’OMC,
« une nouvelle législation douanière a été rédigée ». Mais,
elle « doit encore être approuvée par le Parlement et par
le président avant de pouvoir être promulguée », ajoute l’organisation. Or, la législation
actuelle est « dépassée » et « ne prévoit pas de méthodes ni de
techniques modernes en matière de formalités douanières et de
dédouanement ». Un regret d’autant plus fort de la part de l’institution
internationale que le gouvernement d’Abuja est parvenu à diversifier l’économie
ces dernières années.
Si les hydrocarbures représentent
toujours 90 % des exportations, la croissance économique, qui s’est maintenue à
6 % en moyenne annuelle depuis 2005,
a aussi été tirée par le commerce de gros et de détail,
les communications et l’agriculture. Les livraisons à l’étranger de produits du
secteur primaire se sont ainsi renforcées. Et, de façon générale, les échanges
internationaux ont plus que doublé entre 2003 et 2009, les exportations
approchant la barre des 50 milliards de dollars et les importations atteignant
environ 34 milliards.
D’après la société GTIS,
les exportations de marchandises du Nigeria ont bondi de près de 37 % à 15,67
milliards d’euros pendant le premier trimestre 2011, grâce notamment à un boom
de ses ventes d’hydrocarbures chez ses principaux clients (États-Unis, Inde,
Brésil…). Le géant pétrolier et gazier africain est, au demeurant, le pays qui
a connu la plus forte croissance au monde de ses exportations de biens en 2010
(+ 150 %, d’après GTIS).
L’OMC estime qu’un certain nombre
de réformes doivent encore être menées ou appliquées pour favoriser les
échanges et l’investissement, local et étranger – ce dernier étant trop
concentré dans le pétrole et le gaz. Par exemple, la loi sur les marchés
publics doit permettre de réduire la corruption et d’améliorer un processus
transparent de passation. Et les privatisations de remédier au déficit
chronique d’infrastructures, notamment dans l’électricité.
A cet égard, l’institution
internationale espère beaucoup des mesures annoncées : incitations
fiscales (exonérations temporaires, déductions pour investissement…) ;
cessions de participations majoritaires dans trois centrales thermiques et onze
unités de distribution et cessions de six usines hydroélectriques au secteur
privé ; et, enfin, transfert de la gestion de l’entreprise de transport
d’électricité à un opérateur privé.
François Pargny