Le moral des PME et TPE françaises est bon, mais son regain entre 2016 et 2027 ne se reflète pas dans leur développement international. Tel est le principal enseignement du 3e Observatoire des Pros de l’assureur April (voir fichier joint), dévoilé le 6 avril à la Chambre de commerce franco-britannique, à Paris.
Pour ses 30 ans, la compagnie française avait, pour la première fois, intégré un volet international à son enquête, qui a été réalisée par l’Ifop du 15 au 22 janvier 2018 auprès d’un échantillon total de 501 dirigeants de sociétés de moins 250 salariés.
La Directions régionales et les CCI, premiers partenaires
De façon concrète, si 64 % d’entre eux ont déclaré leur optimisme (contre 60 % il y a un an et 56 % il y a deux ans), ils trouvaient dans la même proportion que réaliser un projet à l’international est difficile. Du coup, selon Vincent de Meyer, directeur général d’April International Expat (notre photo), « ils n’étaient que 22 % à effectuer une opération à l’étranger au cours des deux dernières années » et 53 % à considérer que l’internationalisation est une affaire d’opportunités et non pas le fruit d’une stratégie à long terme. Toutefois, la proportion de ceux qui estiment que le développement international doit faire partie d’une vision dans la durée est plus élevée que la moyenne (47 %) dans les PME (60 %) que dans les TPE (46 %).
Par ailleurs, pour fonder leur stratégie, les chefs d’entreprises s’adressent aux Directions régionales du commerce extérieur, à 45 %, et aux Chambres de commerce et d’industrie (CCI), à 43 %. Les conseillers du commerce extérieur de la France (CCEF), avec 30 %, complètent le trio de tête. Avec 20 %, Business France se classe au pied du podium.
La zone euro reste la destination privilégiée
Prioritairement, les dirigeants de PME et TPE ont besoin d’aides financières – un prêt pour 52 %, une subvention pour 49 % – et administratives pour 52 %. S’agissant des défis qui les attendent hors de l’Hexagone, la maitrise de la législation économique et juridique pour 47 % des dirigeants arrive en tête devant la méconnaissance des marchés étrangers porteurs, avec 43 %.
Enfin, quant aux destinations préférées des entrepreneurs, si Vincent de Meyer constate une montée de l’Asie, de l’Afrique et de l’Amérique latine, la « proximité géographique et culturelle demeure quand même fondamentale », ce qui explique que la zone euro occupe la première place dans les réalisations et intentions, avec un score de 37 %. Le Proche et le Moyen-Orient pointe loin derrière, avec 16 %, devançant les États-Unis et l’Asie du Sud-est, avec 9 % pour chacun.
François Pargny
Pour prolonger :
-Exclusif : Ch. Lecourtier veut « donner aux PME l’envie d’exporter »
-Export / Enquête : les PME exportatrices toujours plus optimistes que les autres (Bpifrance Le Lab)
–France / Compétitivité : la reconquête des parts de marché perdues se fait attendre
–Le palmarès 2017 des PME & ETI leaders à l’international – 9e Edition