La Belgique profite de la bonne
santé de l’Allemagne, mais aussi de ses principaux voisins européens. L’Allemagne est traditionnellement son premier client. Elle lui a ainsi vendu
pour près de 58 milliards d’euros de biens l’an dernier et plus de 15,6
milliards pendant les trois premiers mois de cette année, d’après la société Global Trade
Information Services (GTIS).
Reste que la hausse de ses
livraisons dans ce pays – de 11,7 % en 2010 et 14,3 % au premier trimestre 2011 – est inférieure à la croissance moyenne de ses exportations –
respectivement de 17,3 % et 17,4 %. Pendant ces deux périodes, elle a surtout
bénéficié de la forte progression de ses ventes aux Pays-Bas (+ 18 % et + 18,6
%) et au Royaume-Uni (+ 14,1 % et + 15 %). La France, son deuxième débouché
mondial, a aussi augmenté sensiblement ses achats entre janvier et mars 2011 (+
18,5 %).
En 2010, la Belgique était le
septième exportateur mondial de marchandises, derrière la France et la Corée du
Sud et devant le Royaume-Uni et Hong Kong. Avec les États-Unis, son cinquième
débouché extérieur, après les Pays-Bas et le Royaume-Uni, elle a enregistré un
montant d’exportations en hausse sensible : + 24,8 %. Mais cette progression a
fléchi au premier trimestre de cette année, tombant ainsi à 6,4 %.
A noter aussi le bon score
réalisé avec l’Italie – + 12,9 % et + 19,6 % pour les deux périodes
considérées – alors que le boom des livraisons de la Belgique à l’Inde et à la
Chine semble se maintenir. Les importations de ces deux géants asiatiques en
provenance du Royaume ont, de fait, affiché des croissances de 51 % et 25,4 %
en 2010 pour l’Inde et la Chine et de 37,6 % et 37,6 % pour ces deux nations
émergentes entre janvier et mars 2011.
Malgré une crise politique
profonde en Belgique, qui oppose partis flamands et francophones depuis plus
d’un an, « la démocratie belge fonctionne »,
constatait Angel Gurria, le secrétaire général de l’OCDE, en présentant, le 12
juillet à Bruxelles, la dernière étude de son organisation sur l’économie du
Royaume.
Preuve en est l’estimation de la croissance économique, de 2,4 % cette année en
Belgique, alors qu’elle ne dépasserait pas 2 % en moyenne dans la zone euro.
L’OCDE se félicite de la bonne
gestion du déficit public, mais s’inquiète de la dette publique colossale,
représentant 96 % du Produit intérieur brut (PIB) de l’année passée. Pour assainir
ses comptes, la Belgique devra bien un jour retrouver un véritable
gouvernement. Ou l’équipe au pouvoir, qui ne peut que régler les affaires
courantes, céder sa place à un nouveau gouvernement pouvant lancer un
« programme limité ».
François Pargny