Une
conséquence de l’accord de libre-échange (ALE) entre l’Union européenne et la Corée du Sud ? Le Pays du
Matin Calme est devenu le premier pays asiatique à commercialiser la nouvelle berline
Peugeot 508. «Nous
avons décidé de baisser son prix de vente dès sa sortie fin mai, en raison de
l’ALE Corée-UE », déclare ainsi Choi Yulee, responsable communication
de Hanbul Motors, le distributeur officiel de Peugeot en Corée du Sud.
Objectifs de vente : 2 000 unités par an. Les modèles sont produits dans
l’usine française de Rennes.
Cette
justification de baisse des prix par l’ALE ressemble cependant à un effet d’annonce :
les taxes douanières de 8% que Séoul imposait aux automobiles n’ont pas été
éliminées d’un seul coup le 1er juillet, date d’entrée en vigueur de
l’accord. Ces taxes ne disparaitront que graduellement, sur une période de 3 ou
5 ans selon la cylindrée. En outre, une période d’ajustement administratif de
plusieurs mois sera nécessaire aux importateurs pour en bénéficier.
« L’ALE
est une bonne chose pour les importateurs. Mais de nombreuses questions ont
encore besoin d’être discutées », explique Park Sang-do, de la Chambre de commerce
européenne en Corée (EUCCK). En effet, de nombreuses barrières non-tarifaires
persistent, comme par exemple la réglementation et les standards locaux.
Si
les marques automobiles étrangères peinent à s’imposer en Corée face aux
mastodontes locaux tels que Hyundai-Kia, elles voient leurs parts de marché
augmenter : les ventes de véhicules importés affichent ainsi une hausse de 25%
lors du premier trimestre 2011 par rapport à la même période en 2010. L’accord
de libre-échange devrait accentuer cette tendance, qui devrait profiter aux
modèles français. « Nos modèles émettent peu de CO2 ; en raison de la
hausse du prix de l’essence et de la prise de conscience écologique des
consommateurs sud-coréens, nos parts de marché augmentent », se félicite
Choi Yulee. Hanbul Motors prévoit de commencer à importer des voitures
Citroën d’ici la fin de l’année.
Frédéric Ojardias, à Séoul