Les
principales dispositions de l’accord conclu le 21 juillet par les 17 chefs d’Etat
de la zone euro évitent la faillite à la Grèce et préviennent le risque de
contagion. Des mesures accueillies positivement par les marchés, qui restent
cependant prudents en attente des détails de ce plan.
Adopté après
plusieurs semaines de tergiversations, ce texte s’appuie sur l’accord
franco-allemand conclu à l’arrachée le 20 juillet par Angela Merkel et Nicolas
Sarkozy. Il prévoit un allongement de 7,5 ans à 15 ans au minimum de la durée des
prêts de la zone euro aux pays en difficulté comme la Grèce, le Portugal et l’Irlande,
ainsi qu’un abaissement du taux d’intérêt de 4,5 % à 3,5%.
Le Fonds de
stabilité européen (le FESF) va être autorisé à racheter de la dette publique
sur les marchés, ce qui représente un premier pas vers un système d’euro-obligations
et correspond aux voeux de la Commission européenne de faire de ce Fonds un
véritable outil de solidarité. Autre nouveauté : les créanciers privés
(banques, assurances, fonds d’investissement…) sont appelés à participer à ce programme.
Ils détiennent environ 150 milliards d’euros d’obligations grecques.
Cet accord
majeur a eu pour première conséquence de renforcer l’euro face au dollar
(1,4386 dollar jeudi 21 juillet, contre 1,4212 dollar la veille) et au yen
(113,06 yens, contre 111,94 la veille). Un facteur positif pour les investisseurs
qui voient s’éloigner le risque de change, même si un euro fort pose des
problèmes de compétitivité.
Il a
également soulagé les marchés. Les bourses européennes, (Londres, Francfort,
Madrid, Milan) ont ouvert en hausse le 22 juillet, le CAC 40 passant la barre
des 3 800 points. Wall Street et les places financières asiatiques ont
également accueilli favorablement l’accord européen.
Mais les
investisseurs privés, qui ont échappé à la taxe bancaire de 50 milliards d’euros
évoquée récemment et finalement retoquée, attendent plus de précisions sur la
participation du secteur privé dans ce plan de sauvetage de la zone euro. Aucun
montant n’a été précisé et les options proposées restent dans le flou (échanges
de titres, réinvestissement dans de nouvelles obligations…).
En outre, la
refonte du FESF, dont les capacités sont encore à chiffrer, prendra du temps. Une refonte de son architecture
nécessite en effet la ratification des 17 parlements nationaux de la zone euro.
Ce qui pourrait prendre plusieurs mois.
Sophie
Creusillet