A l’issue de sa dernière mission à
Bucarest, le Fonds monétaire international (FMI) a confirmé, après une
récession économique en Roumanie de 1,3 % en 2010, sa projection de croissance
de l’ordre de 1,5 % cette année. Dans une déclaration
commune avec la Commission européenne, du 1er août, le FMI note, en particulier, que « les exportations restent fortes » dans ce
pays.
De fait, après une hausse de plus
de 28,1 % de ses ventes à l’étranger en 2010, la Roumanie a encore engrangé un
gain de 33,8 % pendant les quatre premiers mois de 2011 par rapport à la même
période de l’année précédente, d’après les chiffres fournis par GTIS,
partenaire du Moci. En fait, c’est tout le commerce extérieur de ce pays,
entré dans l’Union européenne (UE) en 2007, qui est relancé, après un exercice
2009 catastrophique.
Les importations, après être
tombées de 57,1 milliards à 38,9 milliards d’euros entre 2008 et 2009, sont
remontées à près de 46,8 milliards en 2010, soit un bond d’environ 20,1 %.
Début 2011, cette progression est encore plus élevée, de l’ordre de 23,6 %. Les
achats à l’étranger ont ainsi atteint un montant de 17 milliards d’euros.
Premier pays fournisseur de la Roumanie, l’Allemagne, avec une part de marché
de 16,4 %, devançait l’Italie (11 %), la Hongrie (8,7 %) et la France (6 %).
En 2012, le FMI, s’attendant à
une amélioration de la consommation domestique, prévoit une croissance
économique contenue entre 3,5 et 4 %. Il compte aussi sur une meilleure absorption
des fonds communautaires, ce qui peut surprendre, au moment où Bucarest est de
nouveau sur la sellette, après la parution d’un rapport de l’Institut pour les
politiques publiques (IPP),
dénonçant sa gestion déficiente de l’argent communautaire.
La Roumanie bénéficie d’environ
20 milliards d’euros entre 2007 et 2013, notamment du Fonds social, de cohésion
et du développement régional. Mais le taux d’absorption hors avances ne
dépassait pas 3,4 % à la mi-2011. « La préoccupation exclusive » des
autorités est « de comment dépenser davantage sans se préoccuper de
comment et avec quel résultat », dénonce l’IPP.
Pour stimuler l’économie de
plusieurs États membres de l’UE, la Commission européenne
propose aujourd’hui de leur accorder une aide financière supplémentaire, qui
atteindrait pour la Roumanie un maximum de 714 millions d’euros. Dans la
pratique, il s’agirait d’un remboursement anticipé de fonds déjà engagés dans
le cadre de la politique de cohésion, de développement régional et de la pêche.
Cette mesure, si elle était adoptée par le Parlement européen et le Conseil,
pourrait alors être appliquée avant la fin de l’année.
Si, dans son rapport, le FMI
estime que Bucarest est sur le point de juguler la crise de sa dette souveraine,
en revanche, elle s’inquiète du retard pris dans la restructuration des
entreprises publiques. La relance des privatisations aura valeur de test, selon
l’organisation internationale, qui pointe aussi l’état calamiteux du système de
santé en Roumanie.
François Pargny