Les salons Wire et Tube, les deux références mondiales respectivement dans les fils et câbles et dans les tubes (toutes matières : acier, plastique..), se tiendront simultanément à Düsseldorf, du 16 au 20 avril, dans un environnement positif. Une quarantaine d’entreprises françaises y sont d’ores et déjà annoncées comme exposantes*. Non seulement l’activité mondiale repart, mais les perspectives sont favorables tant dans le câble que dans le tube. Une bonne nouvelle effectivement pour Wire et Tube, dont le caractère international a été souligné, le 30 janvier à Paris, par le gérant de Messe Düsseldorf, Joachim Schäfer.
Lors de la dernière édition il y a deux ans, Wire et Tube avaient accueilli 69 500 visiteurs (dont un peu plus de 50 % pour Wire et un peu moins pour Tube), dont 66 % d’internationaux. Cette année, sont encore attendus 2 600 exposants, dont 75 % d’internationaux **, des chiffres en ligne avec ceux de 2016 : 1 335 exposants de 53 pays pour Wire et 1 277 exposants de 51 pays pour Tube.
Câble : la monté inexorable de la fibre optique
Preuve de la bonne conjoncture, la superficie nette dévolue à Wire va passer de 59 500 mètres carrés (m2) à 61 000 m2. Le segment du câble est en pleine évolution. « Les réseaux en fibre de verre ultra rapides se développent dans tous les pays et la Commission européenne souhaite développer l’accès de tous à l’Internet rapide », se félicite-t-on à Messe Düsseldorf.
L’essor de la fibre optique implique de lourds investissements, surtout dans un pays comme l’Allemagne, en retard dans ce domaine. Ils n’y seraient que 17,85 millions de foyers en 2014 à recevoir leurs émissions de télévision grâce à un branchement câblé. D’après la fédération allemande des exploitants de réseaux câblés (Anga), « au plus tard fin 2018, les conditions pour la suppression de la télévision analogique dans les réseaux câblés allemands seraient réelles ».
Les câbles coaxiaux (à base de fil de cuivre fin) « vont de plus en plus être remplacés par des câbles en fibre optique, capables de transporter de plus grandes quantités d’informations », explique encore l’Anga. Selon l’organisation européenne FTTH (Fiber to the home / Fibre optique jusqu’au domicile), avec 275 000 ménages reliés à la fibre en 2014, l’Allemagne ne figurait pas dans le Top 30, alors que ce chiffre était supérieur à 1,2 million en France et en Suède.
La fédération de l’électro-industrie allemande, Zvei, a demandé la diffusion de programmes de promotion et d’aide dans les zones rurales. Mais les coûts sont énormes : il faudrait 80 milliards d’euros pour équiper l’ensemble de l’Allemagne, d’après l’Institut scientifique de l’infrastructure.
Le rebond du tube en acier
Le secteur du tube offre également de bonnes perspectives, avec le relance en Amérique du Nord d’une politique favorable aux énergies fossiles, la conjoncture jugée robuste dans les pays industriels ou encore le prix relativement bas de l’énergie. Ces dernières années, le manque d’investissements dans l’énergie, notamment aux États-Unis, avait abouti au niveau mondial à une chute de la production de tubes d’acier. Et ce, en dépit de la croissance en Europe.
En 2015, il y avait bien un record à 168,8 millions de tonnes (t), mais grâce à la Chine (+ 11 %), dont la part relative se montait à 58 %. En 2017, la fabrication de tubes d’acier a diminué, y compris aux États-Unis et en Chine, au total de 3 % à 164 millions de tonnes (t), tout en augmentant de 4 % en Europe à 13 millions t (+ 5 % en Allemagne à 2,6 millions t), d’après l’association économique Stahlrohre (tubes d’acier), basé à Düsseldorf.
Premiers salons à l’étranger en Chine
Si Messe Düsseldorf entend poursuivre la croissance de ses manifestations spécialisées en Allemagne, la société de foires exporte également ses salons, notamment en Chine, où elle possède ses plus grands salons étrangers dans le domaine des fils, câbles et tubes. A Düsseldorf, elle a engagé un investissement de 140 millions d’euros dans un hall de 12 000 m2, devant remplacer les halls 1 et 2 actuels d’ici 2019, et une nouvelle entrée sud.
Les salons chinois sont de loin les plus importants hors Allemagne, avec 1 645 exposants et 42 000 visiteurs, alors que Wire et Tube sont plus modestes au Brésil, avec 500 exposants et 11 000 visiteurs ; en Russie, en Inde et en Thaïlande, avec 400 exposants ; et 12 300 visiteurs en Inde, 7 500 en Thaïlande et 7 000 en Russie.
A Paris, Joachim Schäfer expliquait que le succès de Wire et Tube China, à Shanghai, reposait en partie sur le soutien de l’Association mondiale des exposants de câbles et de fils (Iwcea) . Un soutien indispensable, dans la mesure où deux autres salons concurrents se déroulent en Chine. « L’Iwcea supporte Wire et Tube China, pas les autres, et nous proposons ainsi le plus grand évènement spécialisé », se réjouissait Joachim Schäfer.
La France contribue à l’Iwcea, mais aussi l’Allemagne et l’Autriche qui en sont les moteurs. La mutualisation des moyens a abouti notamment au financement d’une étude sur l’Iran, dont les résultats ont été suffisamment positifs pour que Messe Düsseldorf organise en décembre 2017 le premier Iran Wire à Téhéran.
Le maintien de Wire et Tube Russia
Même s’il n’a qu’un rôle consultatif, l’Iwcea a un poids réel. Preuve en est son opposition, au grand dam de la société de foire allemande, à l’organisation de toute conférence spécialisée. « Nous soutenons Wire à Düsseldorf et Shanghai », indiquait Valéry Mercier, son représentant en France.
« Les fédérations professionnelles ne souhaitent pas que d’autres manifestations détournent le visitorat des salons. De même, ils estiment maintenant que nous avons suffisamment de salons satellites à l’étranger. Et bien sûr, nous respectons le choix des marchés », concluait Joachim Schäfer.
En réponse à une question du Moci sur l’avenir de Wire et Tube en Russie en raison de la situation économique et politique, le dirigeant de Messe Düsseldorf n’a pas caché que l’environnement des affaires n’avait pas été favorable. Toutefois, a-t-il rappelé dans un premier temps, « non seulement nous avons une filiale à Moscou, mais nous avons une relation spécifique avec ce pays dans lequel nous avons été les premiers organisateurs allemandes historiquement à y investir et y compris dans un parc d’expositions à Moscou ».
Ensuite, a-t-il poursuivi, « nos clients nous demandent de rester, nous demandant de nous armer de patience. Il est vrai que la Russie produit plus, en raison de l’embargo occidental, et que le marché a aussi besoin de produits extérieurs ». Messe Düsseldorf a ainsi prévu d’organiser leurs prochains Wire Russia et Tube Russia en 2019.
François Pargny
* En 2016, la France possédait la troisième place en terme de fréquentation, tant pour Wire, avec, derrière l’Allemagne et l’Italie, que pour Tube, avec, derrière l’Allemagne et les Pays-Bas. Au total, les deux salons ont reçu 2 566 visiteurs français;
** Au 26 janvier, 40 entreprises françaises étaient inscrites à Wire et 20 à Tube :
– Exposants à Wire 2018 : ADC, Addev Materials Insulation & Films, Agir Technologies (Mouton – Rivom), Alroc, Amic, Arma-Plus, Balloffet, Baudrand New Tech Europe, Cersa-MCI, Condat Lubrifiants (avec deux stands), Conductix Wampfler France, Conflandey Industries, FSP-One, Geca Tapes (PGI France), High Voltage Test Systems (HVTS), Inserlec, Isis, Iva / Essex, Mitsubishi Chemical – MCPP, Numalliance, PanoPack, Polyprofils, Pourtier, Precibarre Etirage, Ravni Technologies, Redex, Sadevinox, Copper-Lines.K, Sasa– Tréfil’Alu, Setic, Sfob (Société de Fabrication d’Outillage de la Brie), SNTN, Spoolex, TDV, Ugitech, Ugivis, UL International (France), Vivirad, Voco.
– Exposants à Tube 2018 : Addition Manufacturing Technologies, Aperam Alloys Imphy, Axxair, Bene Inox, Cefival, Condat Lubrifiants, Contrôle Mesure Systèmes (CMS), Delcorte, Ets. Pouchard et Cie, FG Inox, La Meusienne, Metalscan, Numalliance, Proform, Protem, Clavel, Sitindustrie Marine, Sofrastest, Sotep, Uranie International SAS.
Pour prolonger :