La Suisse demeure une nation attractive en matière de diversité et d’insertion des talents étrangers mais également une nation capable de créer, d’attirer, de retenir et de développer les talents, d’après le rapport Global Talent Competitiveness Index (GTCI) 2018, en français « Index mondial sur la compétitivité et les talents », publié le 22 janvier par l’Insead, en coopération avec The Adecco Group, spécialiste mondial de l’interim, et le fournisseur d’accès Internet Tata Communications. Viennent ensuite respectivement à la deuxième et troisième place du classement général, Singapour et les États-Unis. La France arrive quant à elle à la 21ème place à l’échelle mondiale.
L’index GTCI évalue dans 119 pays les politiques et les pratiques qui permettent de développer et de renforcer aussi bien les « compétences professionnelles et techniques » que les « compétences générales » associées à l’innovation, à l’entrepreneuriat et au leadership, c’est-à-dire les talents contribuant à la productivité et à la prospérité. Les pays sont en concurrence au niveau mondial pour attirer les meilleurs talents, attirer les talents dont ils ont besoin et les retenir afin de renforcer leur compétitivité, leur innovation et leur croissance.
Pour chaque pays classé, l’index analyse six « piliers » différents : développement (développement d’une culture de l’insertion); attraction; croissance (opportunités de croître pour le talent); fidélisation; compétences moyennes et intermédiaires (appelées compétences professionnelles et techniques); compétences générales.
La Suisse se situe en haut du classement grâce à ses excellentes performances sur les six piliers. Elle affiche en particulier de bonnes performances sur le pilier ‘attraction’, « le pays montrant une excellente capacité à attirer et fidéliser les talents mondiaux », selon le rapport de l’Insead. La nation helvète « excelle » en matière de rétention des talents notamment « en offrant un environnement économique idéal en termes de réglementation, de marché, de cadre commercial et de travail », précise le rapport.
Sur la deuxième marche du podium, Singapour affiche les meilleures performances au niveau de deux piliers : ‘développement’ et ‘attraction’. La cité-État présente cependant une marge d’amélioration s’agissant de l’accès aux opportunités de croissance, de la production d’innovations, et de la protection sociale du travail. Dans ce dernier « sous-pilier », l’archipel d’Asie du Sud-Est se classe à la 36ème position.
En ce qui concerne les États-Unis, sur la dernière marche du podium, ils continuent de se démarquer avec leurs très bons résultats au niveau du pilier ‘développement’ « grâce à leur haut niveau d’éducation formelle, leur premier réseau universitaire et leur accès unique aux opportunités de croissance », détaille l’indexe. Cela leur permet d’avoir « un pool exceptionnel de compétences en termes de connaissances globales », ajoute encore le rapport.
Mais le rapport observe que le pilier ‘attractiona « ne fait pour l’instant pas partie des meilleurs (actuellement 18ème), ce qui présente une marge d’amélioration dans les variables liées à l’inclusion sociale ».
De manière générale, les premières places du classement GTCI restent occupées par les pays développés, à hauts revenus. En témoigne le reste du Top 5 où figurent la Norvège (4ème) et la Suède (5ème).
15 pays européens dans le Top 25
Dans l’ensemble, les pays européens dominent le classement GTCI, avec quinze d’entre eux qui figurent dans le Top 25. L’édition 2018 révèle également que les dix premiers pays partagent plusieurs caractéristiques clés et ont un point commun majeur : ils possèdent tous un système éducatif performant fournissant les compétences sociales et collaboratives nécessaires à l’employabilité des personnes sur le marché du travail actuel.
La France n’arrive qu’à la 21ème place du classement, elle affiche pourtant un pilier ‘croissance’ solide, «compte tenu de la qualité de ses établissements d’enseignement supérieur », souligne le rapport. Mais le pays est à la traîne au niveau du pilier ‘développement’. En effet, l’environnement professionnel et le cadre du travail dans l’Hexagone peuvent être améliorés, « notamment en termes de flexibilité du marché du travail », préconise l’indexe.
La diversité des talents, un atout pour les entreprises ?
Intitulé, « La diversité : un levier de compétitivité », le rapport de cette année définit trois types de diversité : cognitive, identitaire et de valeurs. La diversité (collaboration entre des individus dotés de connaissances, d’expériences et de motivations différentes) joue un rôle essentiel pour lier stratégies d’innovation et de talents. En effet, l’attention portée à la diversité démographique favorise un avenir durable et innovant et aide les entreprises à retenir et développer les talents. Cependant, le rapport de l’école de commerce souligne que la diversité a un coût : « les individus sont souvent mal préparés à collaborer avec des personnes différentes », pointe le rapport.
Dans un monde économique où la disruption est devenue la nouvelle norme, la diversité des équipes est un atout et permet aux organisations de développer de nouvelles stratégies en matière de talents pour rester compétitives. « Aujourd’hui, la diversité est perçue comme un facteur essentiel de la productivité et de la performance des entreprises », résume le rapport. « De manière générale, les équipes diversifiées dépassent régulièrement en termes de performances les équipes « ne comprenant que » les meilleurs collaborateurs », conclut le rapport.
Venice Affre
Pour en savoir plus :
Consulter le rapport 2018 de l’Index mondial sur la compétitivité et les talents (GTCI) en fichier PDF ci-dessous
Pour prolonger :
Consulter notre dernier Guide de la mobilité internationale : vivre et travailler dans 50 pays prioritaires du commerce extérieur français (5e édition 2017)