Pour réduire une dette publique colossale et rassurer les marchés,
l’Italie a adopté mi-août un sévère plan d’austérité. Au programme :
hausse des impôts et réduction des dépenses de l’Etat.
Sous la pression de la Banque
centrale européenne, le président du Conseil italien Sylvio Berlusconi et son
ministre de l’Economie Giulio Tremonti ont annoncé un programme visant 20
milliards d’euros d’économies en 2012 et 25,5 milliards d’euros de plus en
2013, afin de parvenir à l’équilibre budgétaire. Une gageure, puisque le
déficit budgétaire de l’Italie atteint 3,8 % de son PIB et son endettement 120 %.
Pour y parvenir le gouvernement envisage une « contribution
exceptionnelle de solidarité » sur les hauts revenus. Pendant trois ans,
elle s’élèvera à 5 % pour les Italiens gagnant plus de 90 000 euros par an
et à 10 % pour ceux qui excèdent 150 000 euros. Le taux d’imposition sur
les revenus financiers passera en outre de 12,5 % à 20 %. Le programme prévoit
également d’anticiper l’élévation à 65 ans du départ légal du départ à la
retraite des femmes travaillant dans le privé. Une mesure qui devrait rapporter
1 milliard d’euros à L’Etat, mais qui ne s’attaque pas aux pensions
d’ancienneté.
Les coupes budgétaires portent essentiellement sur l’organisation de
l’Etat : diminution des échelons administratifs, suppression d’une
trentaine de provinces (l’équivalent des départements français), réduction du
nombre d’élus et de conseillers, obligation pour les parlementaires de voyager en
classe économique, augmentation des jours ouvrables par regroupement des jours
fériés… Le président du Conseil et son ministre ont par ailleurs annoncé que ce
programme sera accompagné de mesures structurelles, dont la privatisation et la
libéralisation des services publiques locaux ou encore une plus grande
flexibilité du marché du travail.
Adopté par décret d’urgence, ce plan, qui a fait l’objet de vives
critiques de la part de l’ensemble de l’échiquier politique italien, doit être
approuvé par le parlement dans les 60 jours.
Sophie Creusillet